Le département de la Dordogne refuse de renoncer au projet de déviation de Beynac. Condamné par la justice à commencer la destruction du chantier d'ici à janvier, il devra payer 3.000 euros par jour en cas de refus.
Le chantier de la déviation de Beynac est à l'arrêt depuis quatre ans maintenant. Le Département de la Dordogne a été condamné par le conseil d'État à détruire les éléments, déjà construits comme les piles du pont. En janvier prochain, si rien ne bouge, il en coûtera 3 000 euros par jour de retard à la collectivité territoriale.
"L'affaire est terminée"
Les opposants au projet de déviation sont d'autant plus déterminés que le conseil d'État leur a donné gain de cause en juin dernier : "À partir du 8 janvier, le département doit avoir engagé les travaux de démolition, ce qu'il n'aura peut-être pas fait, et à ce moment, nous ferons liquider l'astreinte", explique Gérard Charollois président de la SEPANSO 24, la fédération d'associations de défense de l'environnement, farouchement opposée à ce projet de déviation.
Cela va coûter de l'argent à la collectivité territoriale ce qui est regrettable. À un moment, le conseil d'État ayant statué, l'affaire est terminée.
Gérard Charollois, Président SEPANSO 24à France 3 Périgords
Nouvelle demande de travaux
Pour faire face à ces astreintes, le conseil départemental a provisionné près d'un million d'euros sur son budget. Il n'a pas du tout prévu de remettre le site en état, comme l'explique Germinal Peiro, son président : "Nous n'avons pas l'intention de détruire, tant que nous ne sommes pas au bout des procédures. Nous avons demandé un nouvel arrêté, qui est en ce moment à l'étude par les services de l'État. Donc, on ne va pas démolir pour que dans six mois, on nous autorise à redémarrer !"
Effectivement, le Département joue son va-tout. Une nouvelle demande d'autorisation de travaux a été déposée en préfecture, elle est en cours d'examen.
Les pro-déviation de Beynac, par la voix de Michel Bennati de l'association J'aime Beynac et sa vallée, préviennent : "si l'Etat ne donne pas une nouvelle autorisation, les gens ici seront très en colère, très très en colère. Dans l'association, on n'arrête pas de calmer les gens."
Ce n'est pas possible qu'une minorité puisse entraver une majorité de gens qui habite à Beynac. Cette minorité n'habite pas ici et elle n'est pas concernée par la région.
Stéphane Depenweiler, association J'aime Beynac et sa régionà France 3 Périgords
Si la préfecture devait donner à nouveau son feu vert, les opposants au projet sont déjà prêts à repartir au combat. Selon Théo Pardo de l'association Défense de l'intérêt général en Dordogne, "cet arrêté préfectoral, s'il devait être favorable au projet, sera à nouveau contesté. À moins qu'il y ait un fait majeur mais que l'on ne voit pas aujourd'hui."
Autorisation ou pas, le feuilleton Beynac devrait donc connaître un nouvel épisode en décembre.