La maladie contagieuse a déjà coûté la vie à quatre de ses pensionnaire et contraint le personnel à des efforts coûteux et démesurés pour éviter de contaminer plus d'animaux. Le refuge de Marsac redoute les jours à venir
Le cas n'est pas unique et se révèle être un véritable drame à chaque fois qu'il s'abat sur un refuge de la SPA comme ce fut le cas récemment à Toulouse. Le refuge de Périgueux-Marsac a été touché par la maladie de Carré qui l'a contraint à la fermeture au public depuis le 15 septembre dernier après la mort de trois chiens dans un premier temps, puis d'un quatrième.
Maladie souvent mortelle
La maladie de Carré, du nom du vétérinaire Henri Carré, présente des signes très variés, plus ou moins compliqués, forte fièvre, écoulements au niveau des yeux, voire troubles digestifs et neurologiques. Sa durée d'incubation est de 3 à 7 jours et l'infection évolue souvent vers une forme mortelle, même si aujourd'hui davantage de chiens sont vaccinés.
Vaccin sans garantie
Il n'existe pas de traitement curatif, le vaccin préventif est l'unique protection possible. Encore n'est-il pas à toute épreuve, il semblerait que les animaux décédés aient tous été vaccinés précédemment. Il faut donc assurer une surveillance sanitaire très stricte dans les endroits où les chiens peuvent être en contact. Les 58 chiens restants dans le refuge sont sous haute surveillance et les intervenants multiplient les précautions sanitaires pour éviter la propagation.
Le reportage sur place France 3 Périgords - Émilie Bersars & Pascal Tinon
Fermeture au public, donc plus d'adoption possible, sauf pour les chats et uniquement sur rendez-vous, et plus de fourrière pour les 230 communes qui faisaient appel à la SPA de Marsac pour ses animaux errants. C'est-à-dire, plus de rentrées financières pour le centre qui emploie une dizaine de salariés.
Exigences sanitaires
Dans le refuge, les salariés vivent un calvaire. Les protocoles de nettoyage-désinfection, établis par des vétérinaires, sont draconiens. À chaque fois qu'ils entrent dans les bâtiments, que ce soit pour les soins, pour le nettoyage ou le nourrissage, les salariés doivent revêtir une combinaison et passer par le pédiluve. "D'un nettoyage au niveau des chiens qui était d'environ cinq heures par jour, on est passé à pratiquement seize heures", confirme Édouard Poletz, le responsable animalier. Le temps nécessaire pour nettoyer, désinfecter et javelliser chaque centimètre-carré de box. Alors que la situation financière est déjà tendue, il a fallu recruter un poste supplémentaire.
Quarantaine étendue et ruineuse
D'après les tests réguliers, certains chiens présentent toujours une charge virale importante. Cela risque d'allonger le temps de quarantaine d'encore quelques semaines. Un trou dans les finances en perspective, redoute Éliane Rigaux, la présidente du refuge.
Je n'ai pas d'aide ni du Département, ni de la Région, ni du Grand Périgueux, personne ! Personne ne nous appelle pour savoir où on en est !
Éliane Rigaux, présidente de la SPA Périgueux-Marsac
Abandonnée ?
"Les services vétérinaires m'ont fait savoir que la maladie de Carré n'étant pas une maladie réglementée, ils ne me donneraient aucune aide !", peste la directrice. "Je n'ai pas d'aide ni du Département, ni de la Région, ni du Grand Périgueux, personne ! Personne ne nous appelle pour savoir où on en est !" Un coup de gueule qu'elle espère faire entendre. La SPA assure avoir déjà dépensé 15 000 euros en tests et en protocoles sanitaires. Après les chiens, abandonnerait-on aussi les refuges ?