Nouvelle manifestation des personnels pénitentiaires de Neuvic sur l’Isle en Dordogne. Les surveillants bloquent l'entrée de la prison jusqu'à demain samedi à l'appel du syndicat FO. Ils réclament une amélioration de leurs conditions de travail et une revalorisation salariale.
Comme promis, ils se sont rassemblés au petit matin devant l’établissement pénitentiaire. Ce vendredi et demain samedi, le syndicat SLP-FO appelle à bloquer les accès du centre de détention de Neuvic.
Manque de personnels, de reconnaissance, des conditions de travail dégradées, les surveillants tirent une nouvelle fois la sonnette d’alarme.
Rien n'a changé aux yeux des syndicats, depuis la dernière mobilisation des surveillants pénitentiaires il y a un an.
Les surveillants de prison haussent le ton
"Nous appelons les agents à vider leur grenier. Nous brûlerons tout ce dont ils voudront se débarrasser devant le centre de détention", explique le délégué SLP-FO Thierry Dumonteil, cosignataire de l’appel au blocage avec son homologue Julien Rebière.
Dans un communiqué appelé "allumez le feu", les représentants des personnels demandent davantage de reconnaissance de la part de la Chancellerie.
" Nous ne sommes pas des sous fonctionnaires juste bon à nous faire insulter, cracher dessus et violenter par la population pénale".
Des primes alignées sur celles de la police nationale
Ils réclament un salaire supérieur à "1 480 euros par mois" et demandent un changement administratif, pour passer de la catégorie C de la fonction publique à la catégorie B, ce qui impliquerait une meilleure rémunération.
300 € bruts de prime mensuelle au lieu de 1 400 € en fin d’année et le gain d’une année tous les quatre ans travaillés pour le calcul de la retraite au lieu de cinq.
Ils demandent aussi une prime de risque plus importante.
Thierry Dumonteil, délégué SLP-FO , centre de détention de Neuvic en Dordogne, estime que les surveillants sont considérés comme des sous-fonctionnaires. Ecoutez son analyse avec Florian Roulies et Wilfried Redonnet
En janvier dernier, la garde des sceaux leur avait opposé une fin de non-recevoir.
Dans un communiqué, Nicole Belloubet rappellait alors que « 36 % des personnes actuellement recrutées comme surveillants ne sont pas titulaires du baccalauréat ».
La tension est palpable entre le monde pénitentiaire et l'executif. Un an exactement après le conflit social, le plus dur que les prisons françaises ont connu depuis deux décennies, le risque d'une reprise du mouvement n’est pas à exclure.