Ils sont mécontents de la fermeture administrative de l'abattoir SOBEVAL, et d'une réouverture qui tarde trop selon eux. Les éleveurs bovins qui voient leur filière partiellement paralysée ont fait le siège de la préfecture ce matin
Prise entre deux feux ! Après avoir essuyé les critiques de l'association L214, la préfecture de Dordogne a fait les frais ce matin de la colère des éleveurs bovins du département. Plus d'une centaine d'entre eux s'étaient réunis devant la bâtisse préfectorale à l'appel de la FDSEA, les Jeunes Agriculteurs, l'association d'éleveurs Elvea Périgord et la Chambre d’agriculture.Un siège qui s'est conclu par le déversement de remorques de lisier devant la préfecture, juste avant qu’une délégation d’éleveurs et de syndicalistes rencontre le préfet, Frédéric Périssat.
Les manifestants sont venus contester la décision de fermeture administrative de l'établissement prise le 28 février par le ministère de l'Agriculture. Après avoir affirmé que l'abattoir était parfaitement en règle, ce dernier avait mené une enquête approfondie qui révélait des « un manque de maîtrise des conditions d’abattage des animaux par les salariés avec notamment des défauts de formation et de sensibilisation » (voir ci-dessous).
Il avait alors annoncé une réouverture prochaine, une fois ces défauts corrigés. Mais ces quelques jours, voire quelques semaines nécessaires ne sont pas assez rapides au goût des éleveurs qui se retrouvent coincés avec leurs animaux arrivés à maturité et qu'ils ne peuvent pas abattre. Cela représente 3 400 animaux chaque semaine pour les 600 éleveurs qui travaillent avec la SOBEVAL. Sans compter les 400 salariés et les centaines de prestataires qui dépendent de l'activité du site.
Ce matin, visiblement ému et remonté, Gilles Gauthier, un des fondateurs et le directeur de la SOBEVAL pendant 42 ans et désormais directeur stratégie et développement du groupe Van Drie s'est exprimé en public. Une première prise de parole depuis le début de l'affaire pour fustiger les responsables de la "tempête médiatique" et rassurer les éleveurs et les clients de l'entreprise.