La députée de Paris Sophia Chikirou, proche collaboratrice de Jean-Luc Mélenchon, serait controversée au sein de LFI pour son style brutal. Sa collègue de Dordogne, Pascale Martin, veut "des explications" et demande que "les pratiques changent" si les faits sont confirmés.
La tension monte à La France insoumise, à deux jours de la diffusion du magazine "Complément d’enquête" consacré au parcours de la députée LFI de Paris, Sophia Chikirou, et sur son rôle au sein de la France Insoumise.
La députée LFI de Dordogne, Pascale Martin, réclame des "explications" à sa collègue sur ses "pratiques" au sein du mouvement. Beaucoup l'accusent de méthodes brutales en contradiction avec les valeurs du parti, mais rares sont ceux qui osent en parler publiquement par peur des représailles, révèlent plusieurs articles de presse écrite dont Le Monde:
"Si elles sont confirmées, les révélations du Monde constituent des faits profondément contraires à l'éthique militante insoumise et au projet de société que nous défendons chaque jour en tant que député.es. Aux milliers de militantes et militants bénévoles sincères, Mme Sophia Chikirou doit des explications. Les pratiques doivent changer", déclare la députée du Périgord à l'Agence France Presse.
Contactée par la rédaction web de France 3 Nouvelle Aquitaine, Pascale Martin (qui avait déjà pris ses distances avec la direction de LFI au moment de l'affaire Quatennens) nous a fait savoir, par l'intermédiaire de son assistante, qu'elle ne souhaite pas s'exprimer à nouveau sur ce sujet.
Une très proche de Mélenchon controversée
Sophia Chikirou est depuis plus de dix ans la conseillère de l’ombre de Jean-Luc Mélenchon, sa plus proche collaboratrice. Elle est aussi, avec sa société de communication Médiascope, au cœur d'une enquête judiciaire sur des soupçons de surfacturations lors de la campagne présidentielle 2017 du candidat Mélenchon.
Dans son édition de mercredi, un article du Monde affirme qu'elle sera "prochainement entendue en vue d'une éventuelle mise en examen pour escroquerie aggravée pour des soupçons de surfacturations de prestations à LFI lors de la campagne présidentielle 2017". Mme Chikirou avait contesté ces accusations en 2018.
Plusieurs articles de presse révèlent aussi des échanges privés de Sophia Chikirou sur la boucle Telegram du groupe LFI. Elle y qualifierait certains collègues de "langues de pute" ou répondrait "attendre sur le bord de la rivière de voir passer leurs corps" quand un Insoumis alerte contre les "chasses aux ennemis de l'intérieur". L'un de ces messages viserait notamment la députée de la Dordogne Pascale Martin. Des messages que Sophia Chikirou n'a pas confirmés.
Lors du point presse de son groupe mardi, la cheffe des députés Les Insoumis, Mathilde
Panot, a jugé "profondément sexiste qu'on s'attaque régulièrement aux femmes politiques". Quant à l'enquête sur les comptes de campagne de LFI, "ça fait cinq ans qu'on nous dit que bientôt, nous allons être mis en examen, convoqués, etc. Ça fait cinq ans que nous attendons de savoir pourquoi est-ce qu'on a mobilisé 100 policiers pour des perquisitions (en 2018) dans 17 endroits différents sans aucune raison apparente", a-t-elle dénoncé.