Artisans et entrepreneurs ont jugé les mesures du gouvernement insuffisantes. Ce vendredi, la Capeb (Confédération de l'artisanat et des petites entreprises du bâtiment) appelle à manifester. Les entrepreneurs de la Fédération du bâtiment (FFB), eux, défileront le 31 décembre.
En Aquitaine, 230 artisans périgourdins ont donné de la voix les premiers.
Une autre manifestation a eu lieu cet après-midi à Bordeaux, rassemblant près de 350 personnes.
Les artisans du bâtiment dénoncent des mesures gouvernementales et en réclament d'autres pour aider leurs petites entreprises, malmenées par la crise.
Josiane Bouillet et Jean-Yves Pautrat ont rencontré François Coaquette, Artisan plombier chauffagiste dans les Landes.
"Près de 40.000 emplois sont menacés entre 2013 et 2014, soit plus de quatre fois le nombre de licenciements de PSA (Peugeot Citroën) en 2012" a déclaré Patrick Liébus, le président la Capeb
De son côté, la FFB a décidé de mener une action, intitulée "Trop, c'est trop", le jeudi 31 janvier, pour "marquer le ras-le-bol des professionnels du secteur et démontrer l'impact négatif des mesures prises depuis plusieurs années sur toute une industrie et ses 1.200.000 salariés", annonce un communiqué de l'organisation patronale.
Des cartes "trop, c'est trop" postales aux élus
Pour 2013, la FFB prévoit, pour le secteur, "un recul d'activité de 3,5% et une perte de 40.000 emplois" par rapport à 2012. Les mesures du gouvernement, "pour utiles qu'elles soient, restent néanmoins insuffisantes dans un environnement difficile, alors que l'activité se réduit et que de véritables fléaux pénalisent le secteur : le statut de l'auto-entrepreneur dans le bâtiment,
les délais de paiement, la concurrence déloyale".
Aussi, le 31 janvier, des casques de chantier seront déposés devant les préfectures, pendant que des délégations rencontreront les préfets et que des cartes postales "trop c'est trop" seront envoyés aux élus (350.000 ont été imprimées).
Entrepreneurs et artisans en ordre dispersé
Interrogé pour savoir pourquoi il n'y avait pas d'action commune entre les deux
organisations patronales, M. Liébus a répondu que "la FFB ne savait pas mobiliser comme la Capeb et que les artisans ne devaient pas servir de soldats au service des grands groupes".
La ministre avait plaidé son action
Pourtant, la ministre du Logement, lors de sa première rencontre avec le bureau
de la FFB, avait plaidé pour son action :
- un nouveau dispositif d'investissement locatif, le "Duflot" qui remplace le "Scellier"
- le retour des longs différés de remboursement du PTZ (prêt à taux zéro) pour les ménages modestes
- le rétablissement de la possibilité de cumul de l'éco-PTZ avec le crédit d'impôt développement durable (CIDD).
Mme Duflot aussi assuré qu'elle avait "pleine confiance" dans le Premier ministre Jean-Marc Ayrault pour que celui-ci arbitre en faveur d'une baisse de la TVA pour le secteur rénovation du bâtiment qui doit passer de 7% à 10% en 2014.
Le secteur du bâtiment a réalisé en 2011 (dernier chiffre connu) un chiffre d'affaires de 129 milliards d'euros (hors taxes) et emploie 1,18 million de personnes, dont près d'un million d'artisans.