La réserve zoologique de Calviac continue le combat pour la sauvegarde des espèces menacées. Plus de 200 espèces, de l'antilope à la loutre, attendent dans leur refuge de Dordogne un hypothétique retour à la vie naturelle

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Les loutres sont cendrées, le panda est roux, et le lémurien a les yeux turquoises : en plein Périgord Noir, la réserve de Calviac possède un bestiaire haut en couleur. Mais elle n'est pas là pour offrir le spectacle aux visiteurs. Ou du moins pas que. Certes, les animaux se laissent admirer (bien qu'il soit à but non lucratif il faut bien rentabiliser l'établissement), mais les pensionnaires sont surtout là pour perpétuer l'espèce.

En pleine forêt périgourdine, à 10 kilomètres de Sarlat, on croise donc des parents potentiels et des progénitures diverses d'espèces venues d'Eurasie, de Madagascar, d'Amérique du Sud, d'Océanie ou d'Afrique Occidentale. Leur mission : se porter le mieux possible, afin d'avoir envie de fonder une famille.

Pour assurer sa mission de préservation des espèces, la réserve mène des programmes d’élevage à l'échelle européenne dans ses locaux, mais aussi dans les habitats naturels. Elle-même située dans une zone naturelle d'intérêt écologique floristique et faunistique, elle gère l'ensemble écologiquement.

Du coup, l'on retrouve ici ce qu'il est désormais de plus en plus rare de croiser à l'état sauvage dans le milieu d'origine. Des loutres cendrées joueuses, un panda roux tout droit sorti d'un manga japonais, des lémuriens au regard halluciné, de discrets sousliks et de placides cistudes, un hibis chauve ou une couleuvre longissimus… Autant de joyaux vivants que l'homme, qui les a poussé à disparaître, tente tardivement de sauver.

Goutte d'eau dans le Tsunami qui balaye actuellement l'écosystème de la planète, la réserve de Calviac comme les autres réserves européennes maintient l'espoir que ces animaux ne deviennent pas des fossiles vivants, des curiosités du passé, les derniers survivants de leur espèce. L'espoir que le timide rétropédalage humain permette un jour à leur descendance de retrouver le chemin de la liberté…

L'idée est de parvenir à maintenir une population captive viable dans le cadre d'une éventuelle réintroduction. Mais pour qu'il y ait réintroduction, il faut que le milieu naturel soit, lui, sécurisé.

Emmanuel Mouton, directeur de la réserve zoologique de Calviac

En attendant, si vous êtes à proximité de Calviac n'hésitez pas à passer les voir. Sans vouloir être trop pessimiste, vous êtes peut-être la dernière génération à pouvoir le faire.

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