Dans sa ferme périgourdine, cet entrepreneur entretient son parc d'imprimantes 3D pour une production locale de pointe. La technologie des grandes villes à la campagne, un choix assumé
Dans les bâtiments à vocation agricole, un bien étrange cheptel. Nous sommes à Annesse-et-Beaulieu, près de Périgueux. Là, tournent jour et nuit une quarantaine d'imprimantes 3 D de haute technologie. On appelle ça l'impression 3D ou la fabrication additive. À la tête de ce laborieux troupeau, Christophe Magoutière. Il aurait pu choisir de s'installer dans une pépinière de start-up, une sorte de silicon-valley comme il en existe tant, il a préféré la campagne.
Objets à la demande
L'entrepreneur s'est lancé en 2015 en imprimant des objets funéraires. Un marché de niche où la souplesse de l'impression 3D permettait de répondre à une demande de pièces uniques personnalisées. Avec ses machines, il pouvait proposer des articles adoptant la forme, la couleur et la dimension exacte souhaitée par ses clients.
Du Cosplay au dentaire
8 ans plus tard, Christophe Magoutière a conservé ce marché, mais il s'est diversifié en répondant à tout types de demandes. Il fournit aujourd'hui aussi bien des pièces mécaniques, que dentaires, de la décoration de vitrine, des accessoires de déguisement ou de Haute-Couture, des jeux, des créations artistiques, des objets destinés à un usage quotidien, décoratif ou industriel. Les finitions peuvent être peintes, chromées, floquées. Pas de limite à l'imagination.
À partir d'un fichier informatique, d'un scan ou de ses propres propositions, il peut réaliser d'une à 20 000 pièces aux couleurs variées et aux matériaux de plus en plus complexes dorénavant disponibles pour ce type d'imprimante. Quant aux perspectives, elles semblent infinies.
Il y a des technologies dignes de la science-fiction qu'on voit arriver. Par exemple un hologramme projeté dans un bac de résine qui, en quelques secondes, va permettre de pouvoir fabriquer une pièce... et d'autres technologies qui arrivent, hors d'atteinte de notre expérience humaine à l'heure actuelle.
Christophe Magoutière
Souplesse et réactivité
Autre avantage, la souplesse de la production qui permet d'être très réactif. Ainsi, lors de la pandémie de Covid, il a réalisé 12 000 visières de protection pour les personnels de santé, la police ou les Ehpad, et 16 000 pinces anti-buée destinées aux porteurs de lunettes.
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