VIDÉO. La maison de La Boétie à Sarlat retenue par le Loto du Patrimoine pour mettre en lumière l'œuvre de l'écrivain

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La maison natale d'Étienne de la Boétie à Sarlat permet de redécouvrir l'homme, le poète, l'humaniste et le penseur né il y a près de 500 ans, mais dont la pensée continue à nous éclairer
La maison natale d'Étienne de la Boétie à Sarlat vient d'être sélectionnée par le Loto du Patrimoine qui contribuera à sa rénovation. Elle accueille actuellement une des deux expositions de la ville destinée à mieux faire connaître l'écrivain, grand ami de Montaigne ©France 3 Périgords - Julie Chapman & Astrid Farbos

La maison familiale d'Étienne de La Boétie à Sarlat-la-Caneda bénéficiera de l'aide du Loto du Patrimoine. La ville accueille deux expositions qui rendent hommage à l'auteur, enfant du pays et grand ami de Montaigne

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Sa statue trône fièrement place de la Grande Rigaudie, à Sarlat-la-Canéda. Mais le passant, quand il connaît son nom, ne voit pas trop ce que vient faire Étienne de La Boétie dans la capitale touristique du Périgord noir. 

Enfance sarladaise

Alors, petite leçon de rattrapage histoire/géographie/littérature/poésie/culture générale... Le 1ᵉʳ novembre 1530, il y a près de cinq siècles, naît dans une maison de Sarlat le petit Étienne de la Boétie. C'est le fils d'Antoine et de Philippe, Philippe étant le prénom de la maman. Une famille cultivée et bourgeoise de magistrats, bien établie localement. Au décès de son père, c'est son prêtre d'oncle, le sieur de Bouilhonnas, qui mène l'éducation du jeune Étienne.

Brillant et précoce penseur

Éducation réussie. Le jeune homme se montre brillant, il excelle dans les langues, la littérature, la poésie, maîtrise la culture antique, le droit. Dès son plus jeune âge, la profondeur de ses textes étonne et suscite l'admiration de ses contemporains. Son Discours de la servitude volontaire qu'il a probablement écrit à 16 ou 18 ans, est une étude érudite de philosophie politique qui marque son époque et inspirera de multiples penseurs jusqu'à nos jours.

L'ami de Montaigne

Ses réflexions sur le sort de l'homme, la servitude, la liberté et l'autorité suscite l'admiration d'un certain Michel de Montaigne, de trois ans son cadet, comme lui brillant penseur originaire de Dordogne. Lorsqu'ils se rencontrent, le jeune Montaigne n'a que 25 ans.

Une amitié en naîtra qui durera jusqu'à la mort prématurée de La Boétie. Période très brève, La Boétie disparaît quatre ans plus tard, à 32 ans, probablement terrassé par la tuberculose. La postérité gardera à jamais l'histoire de cette amitié indéfectible que Montaigne rendra célèbre par la formule « parce que c’était lui, parce que c’était moi ».

Inspirant

La Boétie n'atteindra pas le niveau de célébrité qui auréole depuis toujours Montaigne. Le temps lui a sans doute manqué. Mais sa flamboyante réflexion a inspiré sans interruption cinq siècles de penseurs, de philosophes, de juristes et d'hommes politiques. Depuis 1978, deux "Think Tanks" (groupes de réflexion) se sont baptisés Institut La Boétie, le dernier alimente encore les réflexions de La France Insoumise aujourd'hui.

Populariser la Boétie

Sarlat propose l'exposition "Sarlat au temps de la Boétie" à la chapelle des pénitents blancs jusqu'au 15 octobre pour découvrir des collections publiques et privées contemporaines du grand homme. Le visiteur peut aussi s'imprégner de sa pensée en pénétrant dans sa maison natale. Au rez-de-chaussée, une dizaine de panneaux retrace ses idées et son influence, agrémentée d'illustrations évocatrices de l'époque. Exposition que Sarlat ouvre gratuitement à tous pour présenter l'œuvre d'un homme "pas suffisamment connu du grand public" souligne Karine da Cruz, animatrice à la mairie de Sarlat.

Cette illustre maison natale vient d'être sélectionnée parmi les bénéficiaires 2023 du 6ᵉ Loto du Patrimoine. Une aide qui vient à point nommé : dès l'an prochain, la ville entend mener pour 716 000 euros de travaux de rénovation portant sur la façade, les huisseries et la toiture.

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