Dans son dernier roman, "Le champ des martyrs", l’écrivain sarladais, Jean-Luc Aubarbier, s’est inspiré d’un fait historique longtemps tenu secret. Le massacre de soldats allemands innocents à Saint-Julien-de-Crempse en 1944, un fait qui n’a été révélé qu’en 2003.
Dans son dernier roman, l'écrivain sarladais, Jean-Luc Aubarbier, s'est penché sur un épisode trouble de l'histoire de la seconde guerre mondiale en Périgord.
Le 9 août 1944, un groupe de résistants est attaqué par des soldats allemands à Saint-Julien-de-Crempse.
A la fin des combats, par mesure de punition collective envers le village, 17 civils sont exécutés froidement par les militaires.
Un monument honore la mémoire des victimes de cette attaque et de ce massacre.
Cependant, si vous visitez aujourd'hui ce charmant village du Périgord, vous pouvez passer à côté d'un autre fait dramatique qui s'est déroulé au même endroit, un mois plus tard.
Aucun panneau, aucune stèle ne l'indique. Malgré que la vérité, sanglante, a fini par éclater en novembre 2003.
Ce secret honteux, le voici. Le 10 septembre 1944, un mois après l'attaque de Saint-Julien-de-Crempse, un groupe de résistants, par vengeance, a pris à Bergerac 17 prisonniers allemands, détenus dans la caserne Chanzy, pour les exécuter, sans jugement, au coeur du village, au bord d'un champ.
La majorité de ces prisonniers n'avaient jamais participé à des actions armées. Certains étaient des opérateurs radio.
Enterrés sur place, clandestinement, sans aucune indication à la surface, ils étaient portés disparus depuis près de 60 ans.
Plus je travaille sur cette époque-là, plus c'est compliqué.
Jean-Luc Aubarbier
Pendant tout ce temps, personne n'avait parlé. Il a fallu les remords d'un ancien résistant pour que ce meurtre refasse surface en 2003.
Une vérité qui n'a pas plu alors à tout le monde. Pas facile d'accepter que la légende de la Résistance soit écornée.
Au-delà de la gravité du crime, qui sera resté impuni, l'exhumation des corps aura au moins permis, aux familles de ces victimes allemandes, de savoir ce qu'il était advenu.
De cet épisode tragique et horrible comme toutes les guerres en génère, Jean-Luc Aubarbier a imaginé un roman à rebondissements, où il a disposé quelques touches d'humour et de légèreté, afin que la lecture en reste, tout de même, agréable.
Vous n'apprendrez pas les noms des responsables de cette vengeance barbare. L'écrivain a transposé les faits dans un village imaginaire, Saint-Pierre-de-Vitrac. En y rajoutant, un château, une baronne..., mais tous ces apports romanesques s'inspirent de personnages qui ont existé et de propos qui ont été tenus.
Ainsi cela donne un portrait, aussi fidèle que possible, d'une période troublée, qui n'a pas fini d'inspirer écrivains et cinéastes.