C'est la difficile alchimie du vin, les années se suivent et ne se ressemblent pas, et parfois les mêmes récoltes sur les mêmes parcelles la même année non plus ! Explications
Les vendanges ont débuté précocement dans le bergeracois. Ou du moins, en avance par rapport à il y a quelques années. Le blanc et le rosé entament la danse dès ce début septembre en raison du réchauffement climatique, l'inhabituel devient la norme. Cette année encore, il faut choisir les heures les plus fraîches pour vendanger sans abîmer les raisins, pas facile les jours de canicule.
Un territoire en blanc et rouge
Il y a environ 10 000 hectares de vigne en Bergeracois, l'an dernier, les aop Bergerac et côte de Bergerac blancs représentaient 2 134 hectares pour un volume de 85 000 hectolitres. Aop Bergerac et côte de Bergerac rouge 3 872 hectares pour 157 000 hectolitres, enfin le rosé occupait plus modestement 852 hectares et un volume légèrement supérieur à 41 500 hectolitres.
Des blancs d'exception
Mais à cette production en Appellation d'Origine Protégée, il faut ajouter les fameux blancs, le Monbazillac (2 330 ha / 56 000 hl), le Saussignac (8 ha/ 114 hl) et la Rosette (45 ha / 1250 hl). Des blancs de grande importance, donc, et dont la récolte s'annonce belle cette année, confirme Anthony Castaing, viticulteur au Domaine de la Grange Neuve à Pomport.
Des conditions climatiques avec un printemps pas trop chaud, un début d'été pas trop chaud non plus, l'épisode caniculaire et la pluie du 15 août ont été très bénéfiques pour l'élaboration des blancs
Anthony Castaing, viticulteur
Ça se complique dans le rouge
Mais le bonheur des uns... à quelques kilomètres de là, cet autre viticulteur déchante. Il n'a récolté que six hectolitres par hectare, c'est dix fois moins que l'an passé. Le coupable est bien identifié, il a fait de véritables ravages dans toutes les vignes du sud-ouest, le mildiou. Là, la météo a eu l'effet inverse que précédemment, l'humidité et la chaleur nocturne ont fait proliférer le pseudo-champignon, un carnage. "Ça nous a ravagé la récolte en quinze jour !", confirme Philippe Métifet, abattu.
Conséquence, la production promet d'être particulièrement "technique". Les raisins, abîmés, vont devoir être soigneusement triés pour sauver ce qui peut l'être.