L'organisation indépendantiste armée ETA vient de rejeter un plan de désarmement que lui présentait le gouvernement régional basque espagnol. L'organisation séparatiste a refusé de lui remettre ses armes.
Dans un communiqué publié dans le journal Gara, à quinze jours d'élections municipales au Pays basque, l'ETA, classée "organisation terroriste" par l'Union européenne et les Etats-Unis, refuse de remettre ses armes au gouvernement basque.
Elle se dit en revanche favorable au plan proposé par EH Bildu, une coalition de partis indépendantistes.
Ce plan, présenté en avril dernier, prévoit la création d'une "commission indépendante de désarmement", avec des experts internationaux, pour recueillir et en fin de compte détruire les armes.
Il prévoit aussi le retrait des forces de l'ordre espagnoles de la région, le transfert dans des prisons basques des prisonniers de l'ETA dispersés en France et en Espagne, et la création d'une "commission de la vérité" pour honorer toutes les victimes du conflit.
Peu probable qu'il soit accepté par les autorités espagnoles.
Le gouvernement régional, dirigé par le Parti nationaliste basque, demande à l'ETA d'agir : "ils savent ce qu'ils doivent faire : plus d'actes et moins de paroles", ajoutant que "depuis plus de 35 ans, il y a un communiqué de l'ETA à chaque fois que démarre une campagne électorale".
Dans son communiqué, l'ETA critique longuement le plan présenté en décembre dernier par le gouvernement régional, en l'absence d'initiative de Madrid qui refuse toute concession au "terrorisme".
L'ETA refuse notamment de lui remettre ses armes parce que "ni le gouvernement ni la police basques ne sont neutres". Elle lui reproche entre autres d'affirmer "à la légère" que "le désarmement pourrait être mené rapidement" quand il ne sait pas combien d'armes il y a, ni où elles sont.
L'ETA, tenue pour responsable d'au moins 829 morts en 40 ans, a annoncé le 20 octobre 2011 renoncer définitivement à la lutte armée, mais elle n'a pas rendu ses armes et refuse de se dissoudre comme l'exigent les gouvernements espagnol et français.
Le plan du gouvernement basque prévoyait notamment la création d'un comité, approuvé par le parlement régional, auquel l'ETA transmettrait les coordonnées de ses arsenaux afin que les autorités basques en prennent le contrôle.