Des commémorations civiles et militaires sont organisées à partir de vendredi pour le 70e anniversaire de ces combats dans l'un des derniers îlot de résistance de l'armée allemande en 1945. L'acteur Jean Gabin et les Bataillons de marche somali (BMS) et des Antilles (BMA) seronts à l'honneur.
Ce n'est pas à l'occasion d'un film que l'on rend hommage à l'acteur français. Jean Gabin (1904-1976) avait en effet interrompu sa carrière d'acteur, menée alors aux Etats-Unis, pour s'engager dans les Forces françaises libres (FFL) en 1943.
Et c'est sous son vrai nom, Jean Moncorgé, qu'il a participé aux combats pour la libération de Royan en avril 1945, au sein du 2e escadron blindé de fusiliers marins rattaché à la 2e division blindée du général Philippe Leclerc de Hauteclocque.
Des hommages
Pour lui rendre hommage, la ville de Royan (Charente-Maritime) :- inaugurera samedi une salle de spectacles "Jean Gabin" en présence de son fils, Mathias Moncorgé,
- une cérémonie suivie d'un débat animé par le journaliste et historien Patrice Gélinet (qui a notamment présenté l'émission "2.000 ans d'histoire" sur France Inter) fils de l'amiral André Gélinet lequel fut le supérieur direct de Jean Gabin à l'époque.
Résistance allemande en Sud-Ouest
Longtemps après le débarquement allié en Normandie et la libération de Paris (juin et août 1944), les nazis conservèrent des poches de résistance dans le Sud-Ouest, notamment à La Rochelle et Royan.Trois semaines seulement avant la capitulation allemande marquant le 8 mai la fin de la seconde Guerre mondiale, des milliers d'hommes, à pieds, sur terre en mer et dans l'air se lancent à l'assaut de Royan, au matin du 15 avril 1945.
- plus de 30.000 hommes,
- 200 chars de la Division Leclerc,
- 250 pièces d'artillerie des Forces françaises de l'intérieur (FFI) et américaines,
- 25 bâtiments de la French naval task force
- et 1.200 avions de la 8e Air force
Royan presque rayé de la carte
Pour préparer l'attaque, les Américains avaient d'abord bombardé la zone avec 725.000 litres de napalm, une arme incendiaire expérimentée pour la première fois sur le champ de bataille. Quelques mois auparavant, le 5 janvier 1945, les bombardiers de la Royal Air Force britannique avaient déjà pilonné la ville et quasiment rayé Royan de la carte.
Le 18 avril 1945, de violents combats s'étaient également déroulés à la pointe de Grave, dans le Médoc, de l'autre côté de l'estuaire de la Gironde.
Deux bataillons salvateurs
Le Bataillon de marche somali, constitué à Djibouti en 1943 par des soldats français et africains ayant rejoint la France Libre, avait lui aussi pour mission de réduire la "poche de Royan".Ses tirailleurs ont combattu quatre heures durant dans l'eau et la vase de l'estuaire pour libérer Soulac-sur-Mer (Gironde), au prix de 39 morts dans leurs rangs.
Un hommage leur sera rendu samedi dans la ville, en présence d'un des derniers anciens combattants de ce bataillon, l'adjudant-chef Houssein Karie Elmi, et d'une délégation du 5e régiment interarmes d'outre-mer (5e RIAOM), basé à Djibouti et héritier des traditions du BMS.
Vendredi, toujours à Royan et en présence du ministre des Outre-Mer, Mme George Pau-Langevin, qui représente le gouvernement aux cérémonies, un hommage a été rendu aux soldats du Bataillon de marche des Antilles, qui ont
eux aussi participé aux combats.