En ce début de printemps, moment crucial dans la reproduction des espèces, les gardes de la réserve naturelle nationale s’agacent de la multiplication des incivilités sur la plage du banc d'Arguin, à l'entrée du Bassin d'Arcachon en Gironde.
Îlot sauvage au pied de la dune du Pilat, le banc fascine, depuis plus de 50 ans, amoureux de la nature, scientifiques et simples touristes. Cette réserve naturelle nationale est un site reconnu d'importance internationale pour la préservation de notre patrimoine naturel. Un milieu sensible et fragile.
Avec la saison et l'arrivée des beaux jours, ce cadre paysager exceptionnel attire de plus en plus de monde et les incivilités se multiplient.
Une bande de sable classée réserve naturelle nationale, mais également zone de repos protégée pour nombreuses espèces. Un havre de paix pour près de trois cents espèces qui y viennent chaque année, se nourrir, se reproduire et se reposer. "Ces espèces ont besoin de quiétude et certaines espèces marines ne supportent pas le piétinement", explique Benoit Dumeau, conservateur de la réserve naturelle nationale du Banc d'Arguin.
Ainsi, depuis sa création, en 1972, le banc d'Arguin est soumis à une stricte réglementation. Pourtant, depuis 2017 et l'entrée en vigueur du dernier décret par arrêté préfectoral, les infractions ne cessent d'augmenter.
Prévenir pour mieux guérir
Chaque année, les gardes forestiers recensent en moyenne entre 4 000 et 5 000 infractions, et seulement 40 à 50 procès-verbaux. Cela représente 0.1% des infractions réprimées : "on privilégie la pédagogie et les rappels à la règlementation", confie Benoit Dumeau.
On sait qu’il y a beaucoup de monde, mais c’est en gardant ce lieu ouvert que les gens peuvent continuer à s’émerveiller.
Benoit Dumeau, conservateur de la réserve naturelle nationale du Banc D'ArguinFrance 3 Aquitaine
Certaines associations locales ne comprennent pas pourquoi la réserve n’est pas entièrement interdite au public. Pour le conservateur, elle est avant tout un outil pédagogique indispensable. En effet, le banc accueille régulièrement des élèves de CE2 de la Teste-de-Buch : “L’interdire pour tous, c’est aussi l’interdire à nos enfants. Or, c’est par la découverte qu’on sensibilise”.
En cas d'infractions commises au cœur d'une réserve naturelle, le code de l'environnement prévoit une amende d'un montant 300 000 euros et 3 ans d'emprisonnement.