Pendant deux mois, elles ont fabriqué plus d’un million de masques contre le Covid. "Aux masques citoyennes", le film documentaire de Florent Lacaze, au cinéma le 31 mai, retrace leur aventure au cœur de la pandémie.
“C’est là où tout a commencé. On y a travaillé pendant deux mois avec plein de gens. Ça fait bizarre d’y revenir aujourd’hui.” De retour devant le parc des expositions de La Teste-de-Buch, les souvenirs ressurgissent pour Caroline Antheaume et ses anciennes collègues. Avec Wilhelmine Behm et Linda Simon, elles font partie des 300 couturières qui ont travaillé d’arrache-pied au printemps 2020 pour fabriquer plus d’un million de masques en pleine pandémie de Covid.
"J'en ai eu des frissons"
Une usine éphémère avait alors vu le jour en moins de 48 heures pour répondre à l’urgence sanitaire, sous la direction de Libero Mazzone, entrepreneur du Teich. Le réalisateur Florent Lacaze flaire alors une opportunité unique. “Quand Libero m’a raconté l’histoire, j’en ai eu des frissons, se souvient-il. C’est cela qui m’a ému et donné envie de faire le film : raconter l’histoire de ces personnes qui travaillent, ces petites mains qu’on ne voit jamais, mais sur qui on peut compter.”
Voir la bande-annonce d' "Aux masques citoyennes"
Ensemble, les couturières se souviennent d'une aventure inoubliable. “Deux mois, c’est assez court, mais ça a été intense. On en parle encore, et on continuera d’en parler à nos enfants et à nos petits-enfants”, confesse Caroline Antheaume. “On a rencontré de belles personnes que l’on n’aurait pas rencontré autrement, ça crée des liens”, ajoute Wilhelmine Behm.
Cinquante jours de tournage en pleine pandémie
Des liens naturellement tissés par la poursuite d’un but commun, comme le raconte Wilhelmine Behm. “On nous a dit : vous allez fabriquer des masques pour aider à déconfiner Bordeaux, l’agglomération et le bassin. On avait pour mission de sauver les gens, de les sortir de cette pandémie. C’était une sacrée expérience.” Une expérience forgée aussi par l’apprentissage du métier. “C’était ouvert à tout le monde, ce n’est pas très difficile, mais il fallait quand même avoir quelques notions, rappelle Linda Simon. À partir d’une semaine, on devenait nous-mêmes formatrices !”
“Ils ont suivi la vie sur place de façon très réaliste. Rien n’a été inventé.”
Linda Simon, couturièreà France 3 Aquitaine
Pendant 50 jours, les équipes de Florent Lacaze ont donc suivi le quotidien de ces femmes, discrètement, tout en restant au plus près de l’action. “Ils arrivaient le matin avant nous et repartaient le soir après nous. Ils se fondaient dans la masse et ont suivi la vie sur place de façon très réaliste. Rien n’a été inventé.”
Voir le reportage de France 3 Aquitaine et l'interview de Florent Lacaze, invité du 12/13 de France 3 Aquitaine
Le tout dynamisé par Libero Mazzone, un personnage à part entière. “Le film est une dramaturgie, une comédie sociale avec de vraies personnes, explique le réalisateur, invité du 12/13 de France 3 Aquitaine. Il y a un patron formidable dans son énergie, un véritable showman qui a su rendre cet endroit extrêmement vivant dans un moment où on comptait nos morts ; et les couturières qui bravaient la peur pour venir coudre pour tout le monde. J’avais envie de rendre l’émotion que j’ai pu ressentir. ”
Cinq avant-premières ont déjà eu lieu dans la région. Aux masques citoyennes sera encore projeté à Andernos-les-Bains, Ribérac, Monségur, Mussidan et Biganos du 24 au 28 mai, avant sa date officielle de sortie au cinéma, le mercredi 31 mai.