La préfecture de Gironde a, de nouveau, autorisé la gendarmerie nationale à utiliser des drones pour surveiller les parcs ostréicoles du bassin d'Arcachon jusqu'au 31 décembre. Un dispositif rassurant pour les ostréiculteurs locaux, d'autant dans cette période de fin d'année où les stocks d'huîtres sont les plus importants.
C'est indéniable, les vols d'huîtres sur le bassin d'Arcachon, en Gironde, ne cessent de diminuer. Le résultat d'une surveillance accrue de la part de la profession, mais également de la gendarmerie nationale qui s'est dotée de moyens supplémentaires ces dernières années. Jusqu'au 31 décembre, deux drones équipés d'une caméra de vidéosurveillance veilleront ainsi sur les parcs ostréicoles du bassin.
Une plus grande visibilité
"À la suite de différents vols intervenus l'an dernier dans les parcs à huîtres du bassin d'Arcachon, les services de la gendarmerie nationale reconduisent le dispositif de surveillance des parcs ostréicoles, a indiqué la préfecture dans un communiqué. Étienne Guyot, préfet de la Gironde, a autorisé la gendarmerie nationale à recourir à deux drones équipés d'une caméra à compter du 12 novembre jusqu'au 31 décembre."
L'intérêt premier de ces outils est la visibilité qu'ils offrent sur un territoire d'environ 700 hectares. "Les forces de sécurité pourront ainsi bénéficier d'une vision grand angle afin d’identifier et prévenir rapidement les atteintes aux biens et aux personnes", poursuit la préfecture de Gironde. Grâce aux drones, les gendarmes pourront relever les numéros d'embarcation et noter les personnes présentes dans les parcs ainsi que l'heure de passage.
Une surveillance de nuit
Chez les professionnels, la reconduction des drones de surveillance est perçue d'un bon œil. Laurent Bidart, ostréiculteur à Gujan-Mestras, a assisté à la première présentation de drones de surveillance sur le bassin d'Arcachon, avant la pandémie de Covid-19. Et il remarque : "depuis que la surveillance a été installée, les vols se font plus rares." L'ostréiculteur indique que ces nouveaux outils permettent "d'assurer une surveillance de nuit, contrairement aux humains".
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"Avoir ces drones à l'approche des fêtes de fin d'année nous rassure, confie l'ostréiculteur, aussi représentant régional du comité Conchyliculture Arcachon Aquitaine. C'est le moment où nos stocks d'huîtres sont les plus imposants, et donc à risque."
Le professionnel ne peut oublier le nombre de vols dont il a été victime par le passé. "En quatre à cinq ans, on m'a volé énormément de jeunes huîtres, explique Laurent Bidart. Le préjudice s'est quand même élevé à 30 000 euros."
Le stress, on le ressent en mer comme à terre.
Léa DestrianOstréicultrice à Gujan-Mestras
Au côté de ces nouveaux outils, la filière ostréicole du bassin d'Arcachon a durci sa propre surveillance et se montre plus attentive face aux risques de vol. "Quand on est à marée basse, on regarde l'état de nos parcs à huîtres, mais également ceux des voisins pour s'assurer que tout aille bien, explique Léa Destrian, ostréicultrice depuis 2013 à Gujan-Mestras. On vérifie également nos véhicules, puisqu'il n'est pas rare que certains soient vandalisés."
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Si Léa Destrian n'a jamais été volée, elle s'inquiète toutefois pour son commerce. "Généralement, ce ne sont pas des touristes qui volent, même si ça leur arrive de glisser deux, trois huîtres dans leurs poches, explique-t-elle. Ceux qui sont dangereux, ce sont les voleurs professionnels, ceux qui volent en grosse quantité", précise l'ostréicultrice. Avant de conclure : "si cela arrive à ma petite activité, je peux mettre la clé sous la porte."