Les collectivités veulent réguler les pigeons sur le Bassin d'Arcachon, une association dénonce leur "mise à mort"

Trop de pigeons, trop de déjections : le Syndicat intercommunal du Bassin d’Arcachon veut réguler la population de volatiles sur une douzaine de communes. Une association de défense des animaux s'insurge contre la méthode et dénonce des procédures certes légales, mais qui pourraient être remplacées par d'autres, plus éthiques.

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C'est un appel d'offre de marché public qui ne passe pas auprès des défenseurs des animaux. Il a été émis par le SIBA (Syndicat Intercommunal du Bassin d’Arcachon), le 4 octobre et concerne une mission de "Régulation du peuplement animalier - capture de pigeons". Comme le syndicat l'explique sur son site Internet, "le service d’hygiène et de santé assure une mission de régulation de la population de pigeons par le biais d’une société spécialisée qui utilise principalement des cages". 

En clair, il s'agit d'éliminer plusieurs milliers de volatiles qui ont pris d'assaut plusieurs communes du Bassin d'Arcachon :  Arcachon, La Teste-de-Buch, Gujan-Mestras, Le Teich, Biganos, Audenge, Lanton, Andernos-les-Bains, Arès, Lège-Cap Ferret, Mios et Marcheprime. Depuis plusieurs années, elles doivent faire face à une surpopulation de ces volatiles, tout en conservant leur mission légitime de maintenir une salubrité et d'éviter les dégradations inhérentes aux déjections des pigeons. D'où cet appel d'offre, afin "de concilier le respect de l’animal et la protection de la population, tout en veillant au respect de l’équilibre écologique et de la biodiversité".

Des pigeons capturés puis gazés

La nouvelle a été relayée dans un article de la Dépêche du Bassin, qui a fait réagir l'association Paris Animaux Zoopolis (PAZ). Cette campagne de régulation n'est pas la première : le journal local a calculé que depuis 2018, plus de 8 500 oiseaux auraient été tués par ce procédé.

Ce qui choque l'association, ce n'est pas que des communes souhaitent réguler les populations envahissantes de colombidés, mais c'est la façon qui est utilisée actuellement. "Nous, on travaille, depuis un an, sur un état des lieux sur les méthodes de gestion des pigeons par les communes", et "on considère que l'argent public ne devrait pas être utilisé pour faire souffrir des animaux", estime Amandine Sanvisens, cofondatrice de PAZ (Paris Animaux Zoopolis).

Si elle reconnait que la méthode de mise à mort des pigeons n'est pas détaillée dans l'appel d'offre, elle explique qu'un tiers des communes étudiées en France utilisent un procédé qui "est légal" et courant : capturer des pigeons et ensuite les tuer au moyen d'une opération de gazage : "ils sont placés dans un caisson à CO², c'est une méthode par asphyxie qui est cruelle !".

Il y a des méthodes cruelles, mais il y a aussi des méthodes éthiques et efficaces.

Amandine Sanvisens, cofondatrice de PAZ

à rédaction web France 3 Aquitaine

Privilégier la contraception

C'est pourquoi l'association assume sa démarche auprès des communes, ici le SIBA et Arcachon, auxquelles elle a adressé une lettre ouverte, ce 23 octobre, pour les engager à ne pas aller plus loin, alors que l'offre publique prend fin le 24 octobre. "On les encourage à aller vers des méthodes plus éthiques, comme les pigeonniers contraceptifs, le maïs contraceptifs". Des procédés qui permettent, en amont, de "limiter les naissances de pigeonneaux".

Ce 24 octobre, nous avons sollicité le SIBA. Le syndicat n'a pas souhaité réagir, mais assure dans un message,"respecter les règles du bien-être animal". 

Des méthodes éthiques encore méconnues

Comme elle l'a indiqué dans sa lettre ouverte, l'association se fait également le relais d'une information communiquée par le ministère de l'Écologie. Tuer les pigeons serait inutile : "le contrôle des populations de pigeons en ville par destruction des individus ne constitue pas une méthode efficace sur le long terme, les effectifs prélevés se reconstituant rapidement". L'association veut faire connaître ces autres méthodes parce qu'elle pense qu'il est possible que les communes, elles-mêmes, ne sachent pas quel est le procédé employé quand elles confient cette mission de régulation à une entreprise spécialisée.

Dans sa communication, l'association souligne également les "bons élèves", en Aquitaine, "n’ayant pas recours à des méthodes cruelles", notamment la Ville de Bordeaux qui "a mis fin aux campagnes de gazage et s’est tournée vers des méthodes éthiques (pigeonnier contraceptif et conseils d’AERHO)". Les communes "qui jouent l’opacité" sont désignées, comme Agen, Périgueux, Villeneuve-sur-Lot, qui refusent de communiquer leurs documents administratifs relatifs à la gestion des pigeons.

En revanche, l'association PAZ montre du doigt celles qui persistent dans une démarche "létale" et qui restent sans doute à persuader, comme Mont-de-Marsan dans les Landes ou Saint Jean-de-Luz au Pays basque.

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