En ce début du mois de mai, les urgences du centre hospitalier d'Arcachon en Gironde sont saturées. En cause, un manque de personnel et des difficultés de recrutement. Une situation qui augure d'un été compliqué à gérer.
En ce début du mois de mai, les urgences d'Arcachon sont sous pression. En cause : un manque de personnel et des difficultés de recrutement. La direction du centre hospitalier cherche à embaucher trois médecins-urgentistes, en vain.
"Le week-end dernier, on était sous tension, à deux doigts de fermer les urgences" témoigne Gaëlle Carrasco, secrétaire CGT de l'établissement.
D'où la décision de la direction d'avertir les habitants du territoire pour éviter le pire. Dans un communiqué, elle demande ainsi à la population de se rapprocher en priorité de son médecin traitant et, en cas d'urgence, d'appeler le 15 avant de se déplacer. Une consigne à respecter pendant tout le mois de mai.
Pour ce week-end du 8 mai, pas de fermeture en vue car "les médecins des autres services vont venir aider" précise la représentante syndicale. "On vit au jour le jour" déplore-t-elle.
"Il n'y a plus de moments où on peut respirer, c'est à flux constant". Gaëlle Carrasco fait allusion à la densité de population qui augmente sur le secteur d'Arcachon, au-delà de la seule période estivale.
"La procédure dégradée va être validée par l'ARS ( Agence Régionale de Santé NDLR) pour les prochains mois." explique Gaëlle Carrasco. " Soit on ferme, soit seule la ligne SMUR reste ouverte" détaille-t-elle.
« Plus de médecins-urgentistes en France »
Le recrutement de ces trois médecins-urgentistes est « extrêmement compliqué », précise le maire d'Arcachon et président de l'hôpital, Yves Foulon. C'est simple : « il n'y en a plus en France, ils n'ont pas été assez formés en nombre », déplore-t-il.
« La difficulté est aussi liée aux métiers en tension dans l'hôpital, dont font partie les médecins-urgentistes », précise-t-il, avant de marteler que « le centre hospitalier d'Arcachon lance un appel aux médecins libéraux et à la population pour envoyer les personnes ou venir aux urgences uniquement en cas de nécessité absolue. »
Difficultés liées au plafonnement de l'intérim médical
Ce problème de recrutement, qui intervient à un mauvais moment à cause des premiers touristes arrivés pour la saison, peut être expliqué par le plafonnement de l'intérim médical, appliqué depuis le 3 avril 2023 avec la loi Rist.
Une situation qui laisse augurer d'un été compliqué à gérer. « Nous sommes inquiets, car environ 400 000 personnes sont susceptibles de se déplacer aux urgences d'Arcachon durant les mois de juillet et d'août. Notre territoire de santé s'étend jusqu'au nord des Landes », précise M. Foulon.
« Jusqu'à maintenant, à Arcachon, grâce à l'équipe de direction qui a fait un travail formidable, on a continué à ouvrir le service des urgences mais c'est de plus en plus compliqué. Dans tout le département de la Gironde, je crois que nous sommes les seuls à ne pas les avoir fermées »
Yves Foulon, maire d'Arcachon et président de l'hôpital
En Gironde, plusieurs services d'urgence ont dû fermer leurs portes au public, faute de médecins. C'était notamment le cas à l'hôpital de Langon, pendant 48h, durant le week-end de Pâques ou à celui de Sainte-Foy-la-Grande, pendant dix jours, du 13 au 23 avril dernier.
L'un des deux services d'urgence du centre hospitalier universitaire (CHU) de Bordeaux pourrait également fermer, à cause d'une pénurie de médecins-urgentistes, selon les syndicats interviewés par France 3 Aquitaine, le 13 avril dernier.