Les dégâts des parcs à huîtres sur le Banc d'Arguin sont considérables. Un tiers de la production serait encore enseveli sous le sable. Un vrai coup dur à un mois et demi de Noël. Qu'en est-il des huîtres qui ont pu être sauvées ? Réponse avec un ostréiculteur que nous avions rencontré au lendemain des tempêtes.
"La mortalité est importante". C'est l'heure de vérité pour Alain Poueydebasque : l'ostréiculteur rentre au port avec son bateau chargé d'huîtres élevées depuis trois ans dans la passe sud du Banc d'Arguin. Une zone d'élevage ostréicole qui a été dévastée par les tempêtes successives de cet automne 2023.
Certaines huîtres sont ouvertes. Le professionnel constate une importante mortalité sur les coquillages qu'il a réussi à sauver de l'ensablement.
Les huîtres sont restées fermées trop long sans pouvoir respirer et se réoxygéner et du coup, elles sont mortes.
Alain Poueydebasque, ostréiculteurà France 3 Aquitaine
Nous avions rencontré l'ostréiculteur le jour où il découvrait les dégâts sur le Banc d'Arguin, deux jours après le passage de la tempête Céline qui balayait le littoral (le 29 octobre dernier). Des vents violents, une forte houle et un coefficient élevé de 110 ont provoqué de gros dégâts sur les parcs à huîtres. En constatant les dégâts, Alain Poueydebasque avait eu les larmes aux yeux. "On va sauver ce que l'on peut, mais c'est l'apocalypse", avait-il déclaré.
Près de quatre tonnes de sa production seraient directement perdues, ensevelies parfois sous plusieurs mètres de sable. Le banc de sable qui protégeait les coquillages "a explosé" selon les ostréiculteurs. Ce sable recouvre désormais les huîtres et les structures métalliques indispensables pour travailler.
Et même les huîtres ayant survécu sont marquées par le passage de la tempête.
Toute la pousse qui borde la coquille a été ébréchée par le mauvais temps.
Alain Poueydebasque, ostréiculteurà France 3 Aquitaine
Seuls les petits calibres sont épargnés. Les huîtres marchandes numéro 2 ont souffert et sont peu nombreuses à être vendables comme peut le constater le professionnel sur la table de tri.
Le manque à gagner pour l'ostréiculteur est estimé à plusieurs dizaines de milliers d'euros. Mais cet ostréiculteur qui vend sur les marchés locaux uniquement, compte beaucoup sur la fidélité de ses clients.
Au total, près de soixante-dix ostréiculteurs, sur les 300 du Bassin d'Arcachon, ont été touchés par les tempêtes.