Seules trois communes du Bassin d'Arcachon disposent d'un plan de prévention des risques d'incendies de feux de forêt. Alors que certains souhaiteraient rendre ce dispositif obligatoire, plusieurs élus s'interrogent sur son efficacité.
Le nouveau départ de feu survenu à Arès dimanche le montre, la menace des incendies de forêt reste présente en Gironde. Certains défenseurs de l'environnement militent pour que des plans de Prévention des Risques d'Incendies de Forêt (PPRIF) soient déployés.
Un dispositif non obligatoire
Cet outil "référence le risque de feu de forêt", explique Bruno Lafon, maire de Biganos et président de l'association de Défense des forêts contre les Incendies (DFCI) en Aquitaine. Sa commune est l'une des trois du bassin d'Arcachon à posséder ce dispositif. Celui-ci, qui consiste à éloigner les activités et les constructions humaines de la forêt, n'est pas obligatoire.
"Il y a des plans submersion ou inondation, mais aucun plan incendie, peste Jacques Storelli, président de la Coordination environnement du bassin d'Arcachon (Ceba). A croire que cela gène les communes de se doter d'un outil qui protège la biodiversité et les personnes..."
Son utilité questionnée
C'est peu dire que le PPRIF ne fait pas l'unanimité auprès des élus locaux. "Les maires qui ont un plan de prévention n'en sont pas très satisfaits", estime Philippe de Gonneville, maire de Lège-Cap-Ferret. Et ce dernier de poursuivre : "Cela ne prévient pas l'incendie, par contre ça créé des contraintes sur les collectivités qui en ont déjà beaucoup". L'édile rappelle que "95% des incendies" sont causés par l'homme. "En aucun cas le PPRIF ne préviendra ces risques", ajoute Philippe de Gonneville.
Ces contraintes sont détaillées par son homologue de Biganos. "Ce plan détermine des zones oranges ou rouges où les constructions sont interdites, explicite Bruno Lafon, devant une carte de sa commune.
Ce n'est pas ce plan qui va empêcher qu'il y ait des feux sur la ville ou dans le massif forestier. Par contre, ça oblige à réfléchir à la problématique des feux de forêt.
Bruno Lafon, maire de Biganos, président de la DFCI AquitaineFrance 3 Aquitaine
L'élu se dit favorable à une révision de ce PPRIF. "On ne peut pas figer un plan à vie : tant que ça ne se révisera pas, les communes ne pourront pas être intéressées. Ce plan nous bloque plus qu'il ne nous rend service", regrette-t-il.
Outre Biganos, Lanton et Andernos-les-Bains sont les deux autres communes du Bassin à avoir adopté ce plan de prévention. De son coté la CEBA a engagé des requêtes auprès du tribunal administratif pour généraliser son application.