Blayais : l'assurance des viticulteurs face aux intempéries

Suite à l'épisode de grêle samedi dernier, les viticulteurs constatent les dégâts. Ils sont nombreux à ne pas être assurés, faute de moyens. D'autres s'unissent en franchise pour éviter les coûts trop élevés. Certains déplorent néanmoins des pertes énormes.  

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Les conséquences sont néfastes. Des milliers d'hectares de vignes ont été dévastés par la grêle samedi dernier, dont près de la moitié des appellations Blaye-Côtes de Bordeaux et Côtes-de-Bourg

Cela représente des pertes énormes pour les viticulteurs : certains vignobles sont touchés jusqu'à 100%, rendant les récoltes nulles pour l'année à suivre. De plus, malgré les dégâts importants causés par le gel de mai dernier, beaucoup de viticulteurs ne sont pas assurés contre les intempéries

[A lire aussi] Le spécialiste viticole de France 3 Jean-Pierre Stahl a assisté à la réunion de crise qui se tenait cet après-midi : 



Une question de temps et de moyens


Pour Jean-Bernard Blondy, directeur de France Vignobles et expert en gestion et transactions viticoles à Bordeaux, l'explication est simple : "La plupart du temps, les primes des assurances sont très chers. Soit on prend une assurance, soit on ne la prend pas !" 

Pour donner une idée de prix, assurer un domaine de 10 hectares à Saint-Emilion coûte environ 3 000 euros. "Souvent, vu le coût, les viticulteurs font l'impasse," explique le directeur.

D'autant plus que les intempéries sont un phénomène rare dont on ne prévoit pas toujours les conséquences : "La dernière fois qu'on a vu un gel comme en 2017 (année néfaste pour les vignobles bordelais), c'était en 1991... Vous imaginez, ça fait presque une génération entre les deux ! Beaucoup préfèrent prendre ce risque plutôt que d'adosser des charges financières récurrentes."

Se franchiser pour mieux se protéger


Les 'petits' viticulteurs sont nombreux à se retrouver dans cette situation-là : les assurances sont souvent au-dessus de leurs moyens. Il existe cependant une alternative moins coûteuse : la franchise

Dans le reportage ci-dessous, le directeur des Caves de tutiac, un viticulteur et un assureur expliquent comment marche la coopération au niveau des assurances : 



C'est justement parce que beaucoup de vignerons l'année dernière avaient souffert des dégâts du gel que la cave coopérative de Tutiac dans le Blayais a voté à l'unanimité l'obligation pour les viticulteurs de s'assurer

"Il vaut mieux être assuré de tout, maintenant il y a des aléas climatiques qui sont répétées," souligne Joël Espiot, viticulteur à Marcillac et membre de la coopérative des caves de Tutiac. Ses vignobles ont été détruits à 100% par la grèle le weekend dernier. 

L'avantage de s'allier avec d'autres viticulteurs est avant tout financier : la coopération de plusieurs vignobles est un levier important pour les assureurs, qui peuvent alors varier les cotations en fonction.

"Nous avons 450 viticulteurs sur 4 000 hectares. 99% des surfaces sont protégéesprécise Eric Hénaux, directeur général de la Cave de Tutiac. Le coût des assurances varie entre différents viticulteurs, mais se situe entre 160 et 190 euros par hectare (après avoir soustrait les aides européennes)." 

Toutefois, "les assurances sont une compensation médiocre par rapport à la récolte entière," déplore Joël Espiot, qui ne pourra pas du tout récolter cette année. 

Les assureurs touchés aussi 


Et ce ne sont pas que les viticulteurs qui paient les conséquences des aléas climatiques. Jean-Marc Terral est assureur à GAN, qui couvre les caves de Tutiac.

Dans l'interview ci-dessous, il révèle pourquoi la grêle peut s'avérer dangereuse pour les assurances également : 



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