Deux ans après la violente explosion qui a fait un mort en plein centre-ville de Bordeaux, de nombreuses questions restent sans réponse. Et les habitants demeurent très marqués par ce fait divers qui a frappé commerçants et riverains.
" J’y pense souvent ", confie Philippe Hourquet. " La maison elle est tombée d’un coup, en une demi seconde il n'y avait plus rien ". Ce riverain vit en face du 66 rue Borie, là où ‘explosion a eu lieu. " Je lève les yeux et je regarde les murs en fait. Je me dis, ça à l’air solide mais… ".
Le témoignage de Philippe est la preuve que pour certains le traumatisme est aussi matériel que psychologique. Parfois pour les habitants qui n’ont pas été évacués des appartements, la crainte d’un éboulement demeure.
Le 6 février 2021 une fuite de gaz provoque une violente explosion rue Borie. Une femme de 88 ans est retrouvée morte sous les gravats. Le souffle a fragilisé les immeubles voisins. Ils sont inhabités depuis maintenant deux ans. Les fissures sur certaines façades témoignent de la puissance de la déflagration.
C’est le cas de cet immeuble mitoyen de celui soufflé par l’explosion. Au rez-de-chaussée, la brasserie est fermée depuis le drame. Ce jour-là, mis à part deux bouteilles tombées d’une étagère aucun dégât apparent n’a été constaté dans un premier temps. " Tout le problème vient de la structure du bâtiment ", explique Nicolas Colombier le fondateur de la brasserie. " On devine les étais au milieu pour renforcer les plafonds du fait de l’effondrement des appartements ".
Pour ce commerçant c’est le projet de toute une vie qui s’est envolé. " D’avoir dû malgré nous repartir à zéro, c’est toujours un peu dommage. On avait fait les travaux nous-même. Il y a eu beaucoup d’investissement personnel et pas que financier dans le projet. C’est faire table rase de beaucoup de choses".
On passera à autre chose, mais il faut l’encaisser.
Nicolas Colombier, propriétaire d'une brasserie.
Comme Philippe Hourquet, certains habitants restés chez eux sont inquiets pour leur logement. Chez cette habitante, la verrière a été soufflée le jour de l’explosion. Elle a été refaite mais depuis d’autres problèmes demeurent. " Il y a des fuites chez moi ", explique Christine Salomon." Donc je mets des seaux et des serpillères. Jusque-là je n’ai pas été inondée mais cela pourrait arriver ".