Couvre-feu à Bordeaux : immersion avec une patrouille de police

Depuis un an, eux aussi ont dû s’adapter à la situation. Respect du couvre-feu, tapage nocturne, ou encore problèmes de voisinage, immersion avec une équipe de policiers dans Bordeaux. 

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Les deux policiers sont appelés en renfort. Une équipe a intercepté un homme dans le quartier de Bacalan pour une affaire de vol de voiture. Elle demande la présence d’effectifs supplémentaires pour sécuriser les lieux et l’arrestation. « On est dans un secteur où il y a des individus qui peuvent se rapprocher rapidement et mettre en difficulté nos collègues, empêcher l’interpellation, et s’opposer à notre intervention », analyse Sylvain, gardien de la paix. « Donc nous on vient en soutien ».

Depuis plusieurs années, les chiffres sur l’insécurité sont à la hausse à Bordeaux. Et si pendant le premier confinement certains faits comme les cambriolages ont diminué, la problématique reste présente. Et ces derniers jours, le gouvernement a clairement affiché sa volonté de multiplier les contrôles pour que le couvre-feu soit respecté et empêcher peut-être ainsi un nouveau confinement. Bref, les problématiques se croisent. C’est la raison pour laquelle lors de patrouilles, les policiers procèdent aussi bien à des contrôles de justificatifs de déplacement qu’à des interventions en lien avec le trafic de drogue.

« Les dealers n’arrivent pas à rentrer dans leurs chiffres on va dire », explique Hélène, brigadier-chef. « Donc forcément il y a des règlements de compte. Et la violence se fait dans les quartiers par rapport aux stupéfiants ».

Malgré les faits de délinquance en baisse, les violences avec arme sont en effet en recrudescence dans la métropole bordelaise. On se souvient de ce jeune des Aubiers tué par arme à feu début janvier.

►Bordeaux : un adolescent tué par balles aux Aubiers, quatre autres blessés

Pour le brigadier-chef et ses coéquipiers la période se caractérise par beaucoup plus d’agressivité. Les policiers s’adaptent.

Tout le monde a une situation délicate. Certains perdent leur emploi, donc ils ont besoin de souffler. Les étudiants ont besoin de voir du monde. Donc l’agressivité se fait sentir par rapport  cette émotion-là.

Hélène, brigadier-chef

En ces temps de crise marqués par le confinement et le couvre-feu, les interventions se déplacent bien souvent de la voie publique à la sphère privée. « Elles sont plus dans les appartements, avec des tapages, des différents conjugaux, souvent des différents de voisinage d’ailleurs », explique Hélène.

Reste le contrôle des justificatifs en cas de déplacement après 18h. Un couvre-feu que les policiers ont pour mission de faire respecter. Ce soir-là, une jeune fille n’échappera pas à une amende. « Vous allez être verbalisée car vous n’avez aucune autorisation d’être dehors » lui annonce Hélène. Depuis le week-end dernier, la préfecture a décidé d'intensifier les contrôles, comme le montre ce tweet. La prèfète de la Gironde et de la Nouvelle-Aquitaine, Fabienne Buccio, sera l'invité du 19/20 ce mercredi pour évoquer le sujet.

 

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