Plus d'un mois après le début de l'occupation les étudiants ont décidé de donner une autre forme à leur mouvement et de faire valoir leurs revendications dans la rue.

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Ils rappellent les raisons du mouvement sur Facebook

Cette fois-ci ils ont quitté les lieux sans l'intervention des forces de l'ordre. Les étudiants ont mis fin à l'occupation du site de la Victoire ce week-end et s'en sont expliqués dans un communiqué diffusé sur Facebook. Leur mouvement protestait contre la loi ORE qui instaure la sélection à l'entrée de l'Université. "C’est pour garder ces portes grandes ouvertes que nous avons pris le contrôle de la faculté, et elles le sont restées pour l’organisation du mouvement contre la loi ORE (lycéen-ne-s et étudiant-e-s) ainsi que pour tous les autres secteurs en lutte : cheminot-e-s, postier-ère-s, personnels de santé, chômeur-se-s, etc. qui se sont aussi réuni-e-s dans des assemblées générales pour poser la perspective d’un affrontement déterminé et de la construction de la grève générale contre la politique du gouvernement et de la classe dominante" expliquent les étudiants dans ce communiqué dans lequel ils rappellent que ce temps d'occupation a été bénéfique en "instruction politique" (conférences, ateliers banderoles, rédaction de tracts…), culturelle" (lectures, concerts, etc.), et d’apprentissage de l’autogestion.



"Nous partons d’ici, mais pour mieux occuper la rue..."

A aucun moment les étudiants n'ont l'air de considérer que leur mouvement faiblissait. Pour expliquer la "délocalisation" de celui-ci ils invoquent une volonté d'unir les forces
"Nous pensons qu’il est désormais primordial de mettre nos forces partout où il est possible d’étendre les lignes de front de la guerre sociale qui se joue aujourd’hui, concernant la destruction des services publics (SNCF, Santé, Poste), l’évacuation de la ZAD, les licenciements, et l’accueil des réfugié-e-s et migrant-e-s fuyant les guerres et la misère".
Les étudiants seront donc présents à la manifestation du 1er mai demain tout comme il l'avaient été à celle du 1er février. Ils étaient alors plus de 300 rassemblés sur la place de la Victoire à Bordeaux.

 

Rappel des faits

Début mars un groupe d'étudiants avait été violemment délogé par les forces de l'ordre. Le 6 mars un groupe d'étudiants occupait l'amphithéâtre Gintrac dans le cadre de leur mouvement de contestation de la réforme de l'accès à l'université. A 20h alors que la faculté ferme ses portes, ceux-ci avaient refusé de quitter les lieux. La direction avait alors pris alors la décision de recourir aux forces de l'ordre pour les déloger. S'en étaient suivies des scènes décrites par les étudiants comme "d'une extrême violence". Dès le lendemain circulaient sur les réseaux sociaux des vidéos et photos d'étudiants blessés. Les étudiants avaient d'ailleurs reçu le soutien de certains de leurs professeurs dénonçant une réaction de la direction "inapproprié" et disproportionné" au regard de la nature du mouvement".
Suite à ces incidents les étudiants avaient lancé un ultimatum au président de l'Université de Bordeaux. Manuel Tunon de Lara, avait jusqu'à midi pour présenter sa démission. En vain.
Mais le mouvement commençait à faire tache d'huile un peu partout en France. D'autres incidents avaient lieu comme à Montpellier. La contestation grandissait et menaçait parfois la tenue des examens.

Écoutez Emma, elle est élève en histoire à l'université Bordeaux-Montaigne. Elle faisait partie des étudiants ayant occupé la fac de la Victoire :

 

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