Un prof a averti la direction des affaires culturelles de la mairie qu'il ne s'agissait absolument pas d'un acte raciste, comme soupçonné lundi 13 septembre. La statue de l'esclave noire a été recouverte de plâtre blanc par un étudiant qui voulait réaliser un moulage.
Les esprits se sont émus lundi 13 septembre à la vision de la statue de l'esclave Modeste Testas, recouverte sur la tête et le buste d'une matière blanche. Elle qui symbolise la mémoire de l'esclavage sur les quais de Bordeaux.
Très surpris ce matin de voir ainsi la statue de Modeste Testas. Elle est à moitié recouverte de blanc.
— La Clé Des Ondes (@LaCleDesOndes) September 13, 2021
On essaie d'avoir plus d'infos..#bordeaux #gironde #modestetestas#LaCleDesOndes
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"Une grosse bêtise" d'étudiant en art. C'est l'un de ses enseignants qui le dit. Lui qui a averti la direction des affaires culturelles de la ville. Cette annonce a mis fin à toute polémique sur l'intention raciste du geste.
"L'étudiant l'a fait de sa propre initiative. Il est sensible à la question décoloniale, surtout de part ses origines. Il est profondément anti-raciste. " se désole l'enseignant.
L'étudiant a donc déposé du plâtre, environ 1 cm d'épaisseur, sur le haut de la statue installée sur les quais de Bordeaux, à hauteur de la Bourse Maritime. " Il l'a fait la nuit sur le site. Un acte de mémoire" précise l'enseignant. "Il n'y a pas de dégradation de la statue, le plâtre s'en va à l'eau. "
La statue en bronze de Modeste Testa, née Al Pouessi, a été inaugurée le 10 mai 2019, journée nationale des mémoires de la traite, de l'esclavage et de leur abolition. Erigée sur les quais de la Garonne, devant la Bourse Maritime, elle est l'œuvre du sculpteur haïtien Filipo.
La mairie de Bordeaux a décidé de retirer sa plainte. Tout en précisant que l'étudiant a réalisé ce moulage "sans aucune autorisation préalable de la Ville."
"On ne saurait accepter et cautionner cette initiative isolée et pour le moins malheureuse qui a heurté nombre d’observateurs attachés à la mémoire que représente cette statue." affirme la mairie dans un communiqué.
L'occasion pour la ville de rappeler "le caractère inviolable des monuments et œuvres d'art présents sur l'espace public et le strict respect qui leur est dû, en particulier ceux honorant la mémoire de victimes de crimes contre l'humanité."