Bordeaux : des milliers de personnes manifestent contre la loi de sécurité globale, des dégradations en fin de cortège

Plusieurs milliers de manifestants sont réunis à Bordeaux ce samedi 28 novembre pour une "marche des libertés", à l'appel d'une soixantaine d'organisations. Ils dénoncent notamment l'article 24 du projet de loi sécurité globale. Des dégradations ont été commises en fin de manifestation. 

Forte mobilisation à Bordeaux ce samedi 28 novembre. À l'appel d'une soixantaine d'organisations et syndicats, plusieurs milliers de manifestants se sont rassemblés place de la Bourse à 14 heures pour réclamer le retrait de l'article 24 de la loi sécurité globale. 
 

Entre 6 000 et 20 000 manifestants 

Selon le décompte de la CGT et d'autres organisateurs, environ 20 000 personnes étaient présentes dans le cortège à son arrivée place Pey-Berland aux environs de 15h30. Ils étaient 6 000, selon la préfecture.  
 
Parmi les slogans scandés par les manifestants, des appels à la démission du préfet de police de Paris Didier Lallement, auparavant en poste à Bordeaux, ainsi que du ministre de l'Interieur Gérald Darmanin.

Les forces de l'ordre étaient quant à elles très discrètes aux abords du parcours, comme ces fourgons alignés rue Esprit des Lois. 
  Comment expliquer cette forte affluence ? "Il y a une actualité qui fait que la révolte, la gronde et le malaise par rapport à la loi sur la sécurité globale sont claires" souligne Pierre-Antoine Cazau, président de la section locale de la Ligue des Droits de l'Homme, faisant référence au tabassage d'un producteur de musique par des policiers. 

"Même s'il y a aussi d'autres personnes qui avaient appelé à manifester au même endroit, comme les Gilets jaunes, ils manifestaient aussi contre les violences policières" ajoute-t-il. Les Gilets jaunes étaient effectivement plutôt nombreux dans le cortège. 
 

Pour Jérôme Rodriguez, l'un des représentants des Gilets jaunes, son mouvement alertait déjà depuis longtemps au sujet des lois liberticides. 

Les jeunes sur-représentés 

De très nombreux jeunes étaient visibles dans le cortège : "les jeunes sont touchés comme les autres, et ils ont la capacité, avec les réseaux sociaux, de voir ce que les autres ne voient pas forcément, comme les images amateurs. Ils connaissent vraiment le sujet". 

"C'était aussi une manifestation contre les atteintes aux libertés, et l'état d'urgence sanitaire etc. " analyse aussi Pierre-Antoine Cazau. "Il y a des gens qui sont étouffés par le climat général d'atteinte aux libertés". 
 
À 15h30, le cortège était arrivé place Pey-Berland, où devait théoriquement se conclure la manifestation. 

À 16h 15, une partie des manifestants se trouvaient encore sur la place à discuter, tandis que d'autres poursuivaient leur route vers les rues piétonnes du centre-ville de Bordeaux, où les commerces ont pu rouvrir ce samedi. 

Des vitrines brisées dans les rues commerçantes 

Après la fin de la manifestation déclarée, des groupes se sont engouffrés dans les rues commerçantes, où ils ont dégradé des vitrines, comme celles de la FNAC, ainsi que du Mc Donalds, des Galeries Lafayettes, et du magasin Apple. 

Les policiers ont chargé les manifestants dans la rue Sainte-Catherine. Ces derniers se sont ensuite séparés en plusieurs groupes, et se trouvent, à 17h 30, cours Victor Hugo, mais aussi place de la Victoire. 
   
→Vidéo des dégradations à Bordeaux en fin de manifestation : 
À l'issue de la manifestation, la préfecture a annoncé l'interpellation de trois personnes  Le maire de Bordeaux Pierre Hurmic, qui avait pris place dans la manifestation au départ du cortège, a réagi en apportant son soutien aux commerçants "victimes du vandalisme acharné de quelques groupuscules détournant l'esprit pacifiste de la manifestation".   

Des manifestations dans toute la région 


D'autres manifestations ont été organisées dans toute la région Nouvelle-Aquitaine ce samedi, comme à Poitiers et La Rochelle

À Périgueux, ils étaient 270 à se rassembler dans la matinée au pied de l'arbre de la liberté. 
 
En début d’après-midi, à Agen, une cinquantaine de citoyens s’est rassemblée spontanément. Aucun drapeau syndical, aucun parti, seule une banderole dénonçant les violences policières récurrentes et l’adoption de la loi sécurité globale par l’Assemblée nationale. 

C’est sous la statue de Jasmin, poète occitan de libre expression, que les Agenais ont choisi de protester contre une loi qu’ils jugent liberticide.
 
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