Bordeaux pourrait déclasser 200 000 hectolitres de vins AOC

La filière viticole va-t-elle déclasser 200 000 hectolitres de vins AOC de Bordeaux ? C'est le projet de l'Organisme de Défense et de Gestion pour remettre à flot la filière, aujourd'hui en crise.

Le vote sera soumis à l'assemblée générale du syndicat des Bordeaux et Bordeaux supérieur et des délégués cantonaux vendredi 6 décembre. Le projet qui veut déclasser 200 000 hectolitres de vins AOC représente une enveloppe de 33 millions d'euros, prévue pour janvier 2020. 

Pour compenser la perte des producteurs, une prime de 40 euros par hectolitre est prévue dans le projet, afin de compenser la baisse du prix de vente, et s'approcher de celui en AOC. Cela représente donc une compensation de 360 € par tonneau.

Ouverte à tous les millésimes, cette prime de déclassement sera débloquée par une "renonciation" à l'appellation AOC. Les producteurs pourront alors se tourner vers des indications géographiques protégées (IGP) ou vers les Vins sans indications géographiques (VSIG). 
 

Débat dans la profession


Mais le projet fait débat parmi les professionnels, pour qui cette mesure ferait plus de mal que de bien à la filière.

"Les annonces qui se préparent au sein de l’ODG Bordeaux manquent peut-être un peu de concertation. Les mesures ne sont pas partagées. On s’inquiète de l’assemblée générale", explique Thomas Solans, le vice-président des Jeunes Agricultures de Gironde à Vitisphère. Les mesures dont nous avons entendu parler ne nous rassurent pas et ne correspondent pas aux attentes des viticulteurs. La production de VSIG ne fera que détruire la marque Bordeaux. Les mesures d’abondement ne sont pas une bonne idée, elles ne seront pas destinées aux viticulteurs les plus en difficulté."

Pour les professionnels, la filière va évoluer dans les prochaines années pour s'adapter aux nouvelles conjonctures économiques. Cette décision serait donc un point central dans cette mutation. Les interrogations qui en découlent seront prises en compte par l'interprofession.

"Les prises de décision ont été décalées pour proposer des mesures nouvelles se basant sur les dernières données de production et de commercialisation", répond Fabien Bova, le directeur de l’interprofession dans l'article de Vitisphère.

En parallèle, une réserve interprofessionnelle des vins est à l'étude.
 

Mauvaise posture économique


La filière bordelaise est dans une mauvaise posture, suite aux blocages commerciaux qui pèsent sur les vins bordelais. Sur l'année, les exportations de vins ont baissé de 14 % par rapport à 2018, la Chine ayant réduit de 31 % ses exportations de vins bordelais. 

Les ventes nationales sont aussi en berne, pour les vins en vrac et vins tranquilles. Pour relancer la demande, un nouvel outil d'aide à la promotion en bouteille va donc être mis en place. 

Le conseil d'administration de l'ODG souhaite donc créer un fond de soutien à la commercialisation de 25 millions d'euros, disponible de janvier 2020 à décembre 2024.
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