Des incidents ont éclaté à Talence, Lormont et aux Aubiers ce week-end. A chaque fois les forces de l’ordre auraient été prises à partie notamment avec des tirs de mortier. Ils demandent un renfort de personnel sur le terrain.
Les policiers de la Métropole ont vécu un week-end mouvementé. Et c’est dans un communiqué de presse qu’ils ont décidé d’en faire part ce lundi 24 mai. Ainsi, le syndicat Alternative Police CFDT dénonce « une nouvelle fois un déferlement de violence contre les fonctionnaires de police » et « une violence aux degrés croissants ».
Dans la nuit de samedi à dimanche, vers 23 heures, une patrouille de Police secours en patrouille rue des arts à Lormont aurait fait l’objet de jets de projectiles. « Faute d’effectifs immédiatement disponibles », ils auraient été contraints de quitter les lieux.
« Ils font usage de leur LBD pour se dégager »
Au même moment à Talence dans le quartier de Thouars des policiers auraient là aussi été « accrochés par des groupes de jeunes avec des jets nourris d’objets divers. Le brigadier-chef, Bruno Vincendon, était sur place. Celui qui est aussi secrétaire zonal d’Alternative Police raconte. « La CDI (compagnie d’intervention) a été prise à partie par des jeunes de Thouars. On a été (la brigade canine ndlr) appelés en renfort. A notre arrivée les collègues sont en train d’essayer de faire fuir un groupe d’une quinzaine de jeune et font usage de leur LBD pour se dégager".
Puis nous sommes rentrés dans la cité pour contrôler et sécuriser les lieux. Et là nous avons à nouveau été pris pour cible avec notamment une bouteille de verre remplie et deux ou trois pavés endommageant notre véhicule.
"Nous étions dans le noir", précise le chef de groupe de la brigade canine." L’éclairage public ne fonctionnait pas, je ne sais pas pour quelle raison. On a vite quitté le secteur. Vu le nombre d’effectifs disponibles nous n’avons pas pu réinvestir les lieux. On est donc remontés sur Lormont, rue des Arts, pour une série de contrôle et montrer qu’on était présents ».
« Ils nous attaquent sur plusieurs côtés »
Le lendemain, dans la nuit de dimanche à lundi, c’est aux Aubiers que la tension monte à nouveau. Des fonctionnaires auraient à nouveau fait l’objet de jets de pavés et de cailloux. C’est alors que tous les effectifs de police disponibles auraient été réquisitionnés. Selon Bruno Vincendon, ils auraient alors été une vingtaine à se réunir. Ils viennent de Police secours, de la CDI, de la BAC, et un véhicule du Groupe de sécurité et de proximité rejoint également les rangs. Selon le policier, en face, ils sont une trentaine. Ils auraient alors été accueillis par des tirs de mortier, blessant un policier au mollet, et même des jets de cocktail Molotov. Les policiers sont obligés de battre en retraite sans pouvoir interpeller leurs assaillants. « Il n’y a pas eu d’interpellation, car l’idée était de se défendre et de ne pas perdre le terrain en réinvestissant les lieux.
C’est symbolique mais cela nous tient à cœur de montrer qu’on revient en nombre.
"Si on peut interpeler on interpelle, mais c’est très compliqué, car ils sont capuchés, habillés en sombre et donc difficiles à identifier", précise Bruno Vincendon. "Et puis ils se déplacent rapidement. Là ils étaient une trentaine. Ils ne font pas bloc mais nous attaquent sur plusieurs côtés. Avec si peu d’effectifs, une vingtaine de policiers dont certains obligés de rester dans les véhicules pour pouvoir partir vite si nécessaire, c’est difficile de répondre. D’où l’usage de gaz lacrymogènes et de LBD sinon on est vite débordés ».
Des effectifs supplémentaires attendus
« On attend les renforts annoncés par Gérald Darmanin : 70 fonctionnaires en septembre, et 70 autres en début d’année prochaine », rappelle Bruno Vincendon. « Car il faut être présent sur le terrain. Il n’est pas normal non plus par exemple que des quartiers comme Thouars soient plongés dans le noir la nuit. Ni que des jeunes soient dehors en dehors à n’importe quelle heure. Quand on a la chance d’interpeller, il faut une sanction derrière".
Moi je suis pour le travail en commun de la police et de la justice, nous ne sommes pas opposés, mais quand un policier est agressé il faut une sanction exemplaire.
"Il faut aussi plus de prévention de la part des mairies respectives", conclut le représentant syndical. Tout cela parait parfois insoluble, car nous, les policiers, nous sommes le dernier maillon de la chaîne et il y a un gros travail à faire avant ».