La ville de Saint-Médard en Gironde vient d’être obligée par la justice administrative d’accepter l’installation d’une antenne 5G sur la commune. Le maire ne décolère pas.
C'est une mauvaise nouvelle pour de nombreux habitants de Saint-Médard-en-Jalles, près de Bordeaux, qui ont lancé une fronde face à la multiplication des antennes-relais sur leur commune. De son côté, le maire n'apprécie pas la méthode.
Le maire ne peut rien y faire
La ville a refusé l’implantation d’un pylône pour la 5G dans le quartier Magudas. Les opérateurs ont saisi la justice et ont obtenu gain de cause.
Le juge des référés du tribunal administratif de Bordeaux a rendu son ordonnance le 30 novembre 2021 et a condamné la commune de Saint-Médard-en-Jalles à verser 1 000 euros au total à Bouygues Telecom et Cellnex (opérateur européen indépendant d’infrastructures de télécommunications sans fil).
Le maire de Saint-Médard-en-Jalles, Stéphane Delpeyrat, aurait préféré être associé au choix de l'implantation de l'antenne et se dit "agacé" par cette situation qui lui impose une nouvelle antenne-relais sur sa commune.
"La loi est mal faite. Les opérateurs ont tous pouvoirs dès lors qu'ils ont trouvé un terrain. On n'a qu'une chose à faire c'est de dire si c'est conforme ou non au PLU ( plan local d'urbanisme) comme ce sont des travaux légers, il faudrait réviser la loi au niveau national je crois", selon le maire interrogé par France 3 Aquitaine mardi 14 décembre.
La ville ne fera pas appel de la décision de justice, "ils font ce qu’ils veulent et un maire ne peut pas les empêcher".
"Pour le cas d'espèce, je pense que Bouygues devrait davantage écouter les habitants et le maire pour choisir l'implantation de son antenne-relais car on peut avoir le droit de son côté, mais si c'est pour avoir les riverains et la municipalité contre soi ensuite, ce n'est pas une bonne idée", a ajouté l'élu Stéphane Delpeyrat.
"Donc on leur demandé de revoir leur position pour un terrain différent et je crois et je pense et j'espère qu'ils vont l'accepter. Nous avons 17 demandes de projets d'installations aujourd'hui du groupe Bouygues. On a une pétition à Gajac, il y a un problème à Magudas, bref il va en avoir partout. Nous comprenons que les opérateurs aient besoin de déployer leur réseau correctement et les citoyens attendent un réseau de qualité, mais pas dans n'importe quelles conditions, pas contre les populations et pas contre les municipalités", a précisé le maire à France 3 Aquitaine.
Que Bouygues arrête les procédures judiciaires et que les opérateurs viennent discuter avec nous !
Stéphane Delpeyrat, maire Saint-Médard-en-JallesJean-Pierre Stahl et Jean-Michel Litvine
La commune compte déjà plus d'une quarantaine d'antennes-relais (47) des opérateurs Bouygues Telecom, Free, Orange et SFR. Parfois installées au même endroit, les antennes se superposent.
"On est venus vivre ici pour l'environnement, la nature et les animaux. Bouygues devrait aussi se préoccuper de l'environnement", regrette une habitante de Magudas
L'opérateur Bouygues, lui, répond à "des besoins réseau très forts", autrement dit une forte consommation comme en témoigne Christophe Philippe, directeur des relations régionales et patrimoine.
"C'est jamais vraiment une victoire de passer par le tribunal administratif. O préfère quand ça se passe avec une concertation totale avec les communes, comme ça se passe dans la plupart des cas. "
"L'objectif de Bouygues Telecom c'est de mieux couvrir St Médard, compte tenu de l'explosion des usages depuis le Covid. On a un besoin impératif de déployer plusieurs antennes sur St -Medard comme sur les autres communes."
Une pétition de riverains à Gajac
"Non à un deuxième pylône 5 G à Saint-Médard-en-Jalles". Les riverains du quartier Gajac ont lancé une pétition sur change.org et avaient recueilli 280 signatures mardi 14 décembre à 11 heures.
"Nous nous opposons à l’implantation d'un nouveau Pylône antenne-relais 5G de 30 mètres à l'Estageotte dans le quartier de Gajac à Saint-Médard-en-Jalles et à ses conséquences sur la vie quotidienne de tous les habitants, hommes, femmes et enfants et animaux de notre ville.
Le quartier est déjà couvert par la 5G par l'antenne-relais située avenue Descartes (650 mètres), mais Bouygues veut sa propre antenne-relais pour ne plus sous louer celle d'un autre opérateur, réduire ses coûts et ainsi augmenter ses profits au détriment de notre quartier et de notre santé.
Nous sommes en regret de constater que le déploiement se poursuit dans notre commune sans concertation, sans débat, sans analyses ni études préalables".
Ces riverains veulent garder leur cadre de vie et s'inquiètent de leur santé. Et reproche à la mairie de laisser-faire.
"L'école se situe à 200 mètres de cette future antenne avec toutes les conséquences que cela peut entraîner. Il est impensable que la Mairie puisse accepter un tel projet alors que le principe de précaution pousse certaines Mairies à refuser toute antenne à moins de 300 mètres d'une école et certains tribunaux à ordonner le démontage des antennes trop proches des écoles".
"Il est impensable que la Mairie accepte un projet de construction de 30 mètres en bordure de bois et de la boucle des sources sans aucune intégration dans le paysage".
►Reportage complet ce soir dans le 19/20 de France 3 Aquitaine