La Haute autorité de santé (HAS) a validé mardi 1er août la prise en charge d'un traitement préventif contre la bronchiolite des nourrissons en France. Ce médicament pourra faire l'objet d'un remboursement dès septembre 2023.
L'expérimentation semble avoir porté ses fruits. Testé au CHU de Bordeaux depuis novembre 2022, le traitement pour la prévention des infections des voies respiratoires dues au virus respiratoire syncytial (VRS) chez les nouveau-nés pourra être remboursé. La commission de la transparence de la Haute autorité de santé (HAS) a émis un avis favorable à la prise en charge du traitement, mardi 1ᵉʳ août.
Ce traitement préventif contre le VRS est composé de l'anticorps Beyfortus, développé par le groupe pharmaceutique Sanofi et son homologue britannique AstraZeneca.
Le virus respiratoire VRS est surtout connu pour le fléau des bronchiolites qu'il cause chaque hiver, et les nouveaux-né et nourrissons sont particulièrement vulnérables au cours de leur première exposition à ce virus.
Une "réponse partielle" aux bronchiolites
En cas d'avis favorable de la HAS - c'est aujourd'hui chose faite - la direction générale de la santé avait affirmé, fin juillet, que les pharmacies pourront commander le traitement mis à disposition par l'État "sans facturation aux patients".
"Beyfortus sera disponible en France dès le mois de septembre en pharmacie et dans les établissements de santé - maternités, PMI et hôpitaux qui accueillent des bébés hospitalisés", confirme Sanofi dans un communiqué.
Ce feu vert de la HAS est à nuancer : l'organisme considère néanmoins que l'anticorps Beyfortus apporte "une réponse partielle au besoin médical identifié" car il n'y a pas encore de données qui permettent d'"étayer un éventuel impact de Beyfortus" sur la durée d'hospitalisation, le transfert en unité de soins intensifs ou en réanimation, et la mortalité. Le médicament sera "réévalué" à la lumière de toute nouvelle qui surviendra dans l'année qui vient.
L'Agence européenne du médicament avait auparavant donné son accord sur la mise en circulation de Beyfortus à l'automne 2022. L'Agence américaine du médicament (FDA) avait fait de même le mois dernier pour son territoire.
Un nourrisson touché sur trois
En France, la bronchiolite touche chaque hiver près de 30% des enfants de moins de deux ans, indique la HAS, ce qui représente environ 480 000 cas par an.
Une contamination au VRS ne conduit pas automatiquement à une hospitalisation - 2 à 5 % des nourrissons de moins d'un an sont hospitalisés pour une bronchiolite à VRS chaque année. 26 000 nourrissons ont ainsi été hospitalisés l'hiver dernier, soit un niveau sans précédent depuis une dizaine d'années.
Pour les enfants qui naîtront pendant la saison épidémique - soit d'octobre à mars - l'injection de Beyfortus pourra être administrée par l'équipe médicale avant de quitter la maternité. Si elle n'a pas pu être réalisée en maternité, un rattrapage pourra être effectué en ville lors d'une visite pédiatrique.
Pour les enfants de moins d'un an nés avant la saison épidémique, Beyfortus sera disponible en pharmacie sur prescription d'un médecin généraliste ou un pédiatre qui pourra ensuite l'administrer à l'enfant.