"Cela fait des années que l'on nous achète le vin à bas prix." Opération coup de poing des viticulteurs dans le sud Gironde

Plus d'une soixantaine d'agriculteurs mènent deux actions ce jeudi 22 février, dans le sud de la Gironde, à l'appel du collectif Viti 33. Ils bloquent la centrale logistique de Système U à Langon et un important négociant en vins, les grands chais de France à Landiras, pour demander un meilleur prix rémunérateur.

Le collectif Viti 33 avait évoqué dès mardi 20 février une action autour de Langon. Comme prévu, de nombreux vignerons girondins ont répondu à l'appel du groupe et ont convergé vers le péage de Langon, dès 5 heures ce jeudi matin. Ils se sont ensuite divisés pour mener deux actions.

Une trentaine d'entre eux organisent en ce moment un barrage filtrant à l'entrée des grands chais de France à Landiras. Les salariés peuvent rentrer mais les camions restent à l'extérieur. 

"On ne rentre pas dans nos coûts de production"

Les agriculteurs reprochent à ce négociant d'acheter leur production de vin à un prix trop limité. "On est là mais on cible tous les négociants. Cela fait des années que l'on nous achète le vin à bas prix. On ne rentre pas dans nos coûts de production ", explique à France 3, Aurore Castagnet, installée à St-André-des-Bois, dans une exploitation familiale.

Pudiques face caméra, les vignerons ne veulent pas donner leur prix de vente par peur des représailles. Selon eux, les tarifs varient, selon la qualité, entre 600 et 1000 euros le tonneau de vin, le prix de revient entre 1100 et 1400 euros.  

La viticultrice avoue être en "en procédure de sauvegarde". "Depuis un an, je fais des allers-retours au tribunal de Bordeaux. Je creuse les dépenses et les banques commencent à me lâcher", dit-elle, amère en ajoutant que "la procédure m'interdit de percevoir des aides". 

Bastien Mercier, autre viticulteur présent ce matin, demande plus de "transparence" dans la commercialisation du vin. "On regrette que nos représentants de filière n'organisent pas de réunion en ce moment", lâche-t-il.

On s'efforce de faire un produit de qualité, plus respectueux de l'environnement et tout ça, on ne nous le paye pas.

Bastien Mercier

Viticulteur en Gironde

Les viticulteurs s'étaient déjà mobilisés en nombre le 29 janvier à Langon, lors des actions des agriculteurs.

Centrale logistique

Une autre action est menée à la centrale logistique de Système U à Langon, où plusieurs tracteurs bloquent l'entrée et contraignent déjà des dizaines de poids-lourds à patienter à proximité.

Les vignerons ont voulu cibler aussi la grande distribution. "On voudrait arrêter de voir des bouteilles vendues à un prix indécent dans les supermarchés", disait aussi Bastien Mercier.

Les producteurs à leurs côtés

D'autres agriculteurs les ont rejoints comme Sébastien Lassallette, producteur laitier à Saint-Felix-de-Foncaude. "Nous ne sommes pas rémunérés à notre juste valeur. Mon lait est acheté à 42 centimes le litre puis revendu à 1,20 euro. Et encore, c'est du lait demi-écrémé. La matière grasse a été enlevée pour faire du beurre et des yaourts", explique l'éleveur. 

On était 400 en Gironde avant, nous ne sommes plus que 38 producteurs de lait.

Sébastien Lassallette

Producteur laitier

Les agriculteurs veulent ainsi mettre la pression sur le gouvernement à trois jours du salon de l'Agriculture. Des vignerons indiquent ce matin qu'ils vont participer à d'autres actions de contestation en Aquitaine pendant la durée du salon.    

 

 

  

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