"On est au fond du sac, on n’en peut plus." Les viticulteurs en colère appellent à des blocages ce jeudi 22 février à Langon

Le collectif Viti 33 appelle à des blocages autour de Langon ce jeudi 22 février dès 5 heures du matin. Ils dénoncent un prix du tonneau indécent qui ne leur permet pas de vivre de leur métier.

Soyez prévoyants si vous circulez dans le sud Gironde ce jeudi. Viticulteurs et tracteurs devraient défiler ce 22 février dans les rues de Langon. Le collectif Viti 33 a appelé à des blocages pour manifester sa colère contre les prix d’achat du tonneau jugés beaucoup trop bas.
" L’agriculteur n’a pas vocation à vivre d’aides, chacun manifeste pour vivre de son métier et nous, c’est le prix du tonneau qui fait notre salaire ", explique Didier Cousiney, porte-parole du collectif Viti 33. Les prix auxquels sont vendus les tonneaux actuellement sont bien loin de ceux réclamés par le collectif.

"Ce qu'on veut, c'est qu'on nous les achète au juste prix"

"Aujourd’hui on nous reprend nos tonneaux à 600, 700 euros. Ce qu’on veut, c’est qu’on nous les achète au juste prix, 1 400 euros, c'est le minimum si on veut pouvoir vivre ".
Les viticulteurs souhaitent pouvoir sortir la tête de l’eau, et stopper une hémorragie enclenchée il y a plusieurs années. " On a tiré pendant des années en vendant à perte et aujourd’hui, on est au fond du sac, on ne peut plus ", poursuit Didier Cousiney. Les viticulteurs ont annoncé la mobilisation à venir sur la page Facebook du collectif. 

Les négociants dans le viseur

Le collectif pointe du doigt les négociants, qui se feraient une grosse marge dans le dos des viticulteurs. "Nous, on ne veut pas une augmentation du prix pour les consommateurs, on veut que les négociants baissent leurs marges", résume-t-il. 

Aujourd’hui, pour une bouteille de vin, on gagne 70 centimes alors qu’elle est revendue 3,50 ou 4 euros en magasin.

Didier Cousiney

Porte-parole du clollectif VITI 33


Une réunion de crise était déjà organisée ce mardi à Pian-sur-Garonne en Gironde entre le collectif, les négociants et les courtiers. Si les courtiers, qui assurent l’intermédiaire entre négociants et viticulteurs lors des ventes, ont répondu présents, les négociants n’ont pas souhaité y participer. Une décision qui agace. " Moi, je connais un négociant, on lui a donné des directives : on lui a dit de ne pas venir. Ils se foutent de notre gueule ", estime Didier Cousiney.
De son côté, Bordeaux Négoce, le syndicat des négociateurs, a déclaré être ouvert au dialogue et affirme avoir proposé une autre date de rendez-vous le 21 février au siège du syndicat, date que le collectif Viti 33 aurait refusée.

" On continuera jusqu’à ce qu’on ait gain de cause ".

Après ces rendez-vous manqués, c’est sur les routes que le collectif Viti 33 va désormais clamer ses revendications pour tenter de se faire entendre.  

Quand vous bloquez une centrale d’achat, ça les perturbe pendant plus de 15 jours, donc ils devront écouter.

Didier Cousiney

Porte-parole du collectif Viti 33

Le rendez-vous est donc pris ce jeudi 22 février à partir de 5 heures du matin près de Langon. Les zones précises d’actions n’ont pas été dévoilées pour garder l’effet de surprise. Le collectif espère réunir du monde :" on a déjà plus de 20 tracteurs, et les gens sont motivés ".
D’autres manifestations de ce genre pourraient avoir lieu dans les prochaines semaines. "On continuera jusqu’à ce qu’on ait gain de cause", assurent les viticulteurs.

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