Nouvelle étape dans le projet de construction d’une centrale de panneaux photovoltaïques à Saucats en Gironde. Les trois porteurs de projet, Engie et Neoen et la Banque des Territoires ont confirmé leurs intentions, malgré quelques ajustements.
Le parc photovoltaïque Horizeo continue sa route. Engie, Neoen et la Banque des territoires, les trois porteurs du projet, en partenariat avec RTE (le gestionnaire du réseau électrique) et la commune, ont tenu une conférence de presse ce mardi 31 mai pour annoncer leur décision de continuer le projet à quelques mètres du bourg de Saucats, au sud ouest de Bordeaux en Gironde.
1000 hectares de panneaux photovoltaïques
2000 hectares de forêt de pins, situés dans les Landes de Gascogne seront dédiés à ce projet. Parmi eux, 1000 hectares recevront près de 4 millions de panneaux photovoltaïques pour produire 1 gigawatt chaque année.
Le projet garde la même ambition d’égaler 15% des besoins en électricité de Nouvelle-Aquitaine.
Bruno Hernandez, directeur du projet chez EngieSource France 3 Aquitaine
La surface reste donc inchangée, mais laisse entrevoir une nouvelle gestion du parc. Sur certains secteurs, des arbres pourront de nouveau être plantés, afin de permettre “des coactivités agricoles et photovoltaïques”. “L’avantage de ce lieu, c’est sa proximité avec le poste électrique de Saucats, unique en Nouvelle-Aquitaine. Mais on va emprunter un cycle forestier et le projet est complètement réversible. Dans 40 ans, on pourra tout à fait démanteler le parc pour planter des pins derrière”, promet Mathieu Le Grelle, directeur du développement chez Engie.
Les craintes des citoyens semblent également avoir été entendues. “Nous allons faire des études de risques et en particulier les risques incendie et eau”, précise Mathieu Le Grelle.
"Décision catastrophique"
Mais après quatre mois de concertation publique, il a fallu ajuster certains éléments du projet. Le datacenter, prévu initialement sur la parcelle, sera finalement délocalisé “en zone artificialisée voire urbaine”, affirment les porteurs du projet. Il devrait être entièrement alimenté par des énergies renouvelables. Autre retouche : la mise en place d’un électrolyseur. Ce dernier est remis en cause par la concertation publique et devra donc faire l’objet d’études concernant son implantation.
Les associations environnementales s’étaient élevées contre le projet, rejetant les arguments écologiques du projet. “Le meilleur signe, ce serait de mettre ces panneaux sur les hangars des entrepôts logistiques, sur les parkings des grandes surfaces. Dans la forêt, c’est une décision catastrophique pour la suite”, regrette Daniel Delestre, président de la Sepanso en Aquitaine.
► Le reportage de J-C Lacoste et D. Roussel-Sax
Si le projet suit son cours, les quatre porteurs espèrent débuter les travaux d’ici 2024. Mais de nombreuses étapes restent à franchir : une enquête publique devrait être lancée d’ici quelques semaines, avant la décision finale de l’Etat d’autoriser ou non, le projet. “Nous allons continuer d’alerter lors de cette enquête, avec nos soutiens comme les sylviculteurs qui expriment leur opposition”, assure Daniel Delestre. Pour eux, ce sont les dernières étapes pour empêcher de voir fleurir ce qu’ils qualifient de “désastre écologique”.
