Le directeur d'exploitation et le directeur technique de ce célèbre grand cru classé de Margaux ( Gironde ) ont été condamnés ce jeudi 21 juin 2018 pour falsification en connaissance de cause par le tribunal correctionnel de Bordeaux. Ils avaient ajouté indûment du sucre dans le vin.
C'est une affaire de spécialistes du monde du vin. Le directeur d’exploitation et le directeur technique de ce grand cru classé de Margaux ont été condamnés pour « falsification ». Ils étaient poursuivis "chaptalisation frauduleuse" sur la récolte 2016. Autrement dit, l'ajout de sucre dans le vin afin d'augmenter sa teneur en alcool.
Le tribunal correctionnel les a reconnus coupables des faits reprochés de falsification de denrées alimentaires, boissons ou produits agricoles.
Le Château Giscours, troisième cru classé Margaux, devant le tribunal correctionnel de Bordeaux pour "chaptalisation frauduleuse" sur la récolte 2016. Autrement dit, l'ajout de sucre dans le vin afin d'augmenter sa teneur en alcool.
La société d'exploitation " Château Giscours " devra s'acquitter de 200 000 euros d'amende. Ils écopent respectivement de 3 mois de prison avec sursis ainsi que 30 000 euros d'amende, et de 3 mois de prison avec sursis.
Le tribunal a accordé entre autres 2 000 euros de dommages intérêts à l'INAO (Institut national de l’origine et de la qualité) et 1 euro symbolique à la confédération paysanne, également partie civile au procès.
L'avocat du château, Maître Gonthier, regrette une injustice et souhaite faire appel de la décision du tribunal.
Chaptalisation : une réglementation stricte
A l'audience il y a quelques jours, le procureur avait eu ces mots : " Le château revendique l’excellence. C’est très bien tout ça. Mais il y a des règles à respecter. Derrière, il y a des consommateurs qui vont payer un prix élevé car ils attendent cette qualité ».
Le rendu du jugement souligne effectivement la " falsification en connaissance de cause, mis au jour par contrôle inopiné et rien n'a été fait pour empêcher la falsification. "
Les magistrats retiennent que "l'enrichissement de cépages par dépassement de la limité autorisée porte atteinte à la concurrence loyale entre les viticulteurs de l'appellation Margaux. "
C'est effectivement lors d’un contrôle en octobre 2016 que la brigade spécialisée dans le vin de la répression des fraudes (Direccte) a démontré qu’un lot de merlot tout juste vendangé avait été chaptalisé. Alors que le décret préfectoral du 11 octobre 2016 excluait ce cépage des autorisations d’enrichissement de l’appellation Margaux sur ce millésime.
En conséquence, 397 hectolitres de vin d’appellation Margaux avaient été bloqués, soit l’équivalent de 53 000 bouteilles.