Climat. Eté 2022 : les effets du réchauffement climatique en Nouvelle-Aquitaine s'accentuent

Ce vendredi 23 septembre, les jeunes se mobilisent dans les rues pour le climat à l'appel de "Youth For Climate", et alors que l'on tourne la page d'un été 2022 particulièrement inquiétant sur plusieurs fronts dont la sécheresse. Les effets des changements climatiques sont devenus plus denses, s'accompagnant d'incendie et de manque d'eau. Ils posent la question d'une surmortalité durant les périodes caniculaires connues dans la région.

Sécheresse sévère, manque d'eau pour les cultures et pour les particuliers, vulnérabilité de la forêt provoquant des incendies historiques, la région Nouvelle-Aquitaine a vécu une fin de printemps et un été très inquiétants, laissant des traces dans les esprits, notamment des plus jeunes, qui se mobilisent ce vendredi 23 septembre, à l'appel du mouvement  "Youth For Climate".  Certaines données laissent apparaître ces signes. 

Rouge vif

La région a clairement viré au rouge sur le front de la sécheresse. Au fil des jours, les préfectures ont décliné les différents seuils d'alerte de la vigilance, en allant jusqu'au rouge, la situation de crise. Ces arrêtés préfectoraux s'accompagnant de restrictions des usages. Le rouge a dominé durant ces dernières semaines, ce qui a signifié l'arrêt des prélèvements non prioritaires y compris des prélèvements à des fins agricoles. Seuls les prélèvements permettant d'assurer l'exercice des usages prioritaires sont autorisés dans ce cas pour la santé, sécurité civile, eau potable, salubrité.

En 2022, les départements les plus au nord de la Nouvelle-Aquitaine ont subi de plein fouet ce manque d'eau. Là où en 2021, seules quelques zones étaient sous pression, un an plus tard, peu de territoires sont épargnés comme on le constate sur cette infographie ci-dessous. 

Des conséquences diverses selon le territoire

Inévitablement, les cultures ont souffert depuis le printemps, surtout dans les secteurs Vienne et Deux-Sèvres. Et les conflits d'usage s'accentuent, les polémiques aussi. C'est le cas pour les bassines, réserves d'eau destinées à l'agriculture dans le nord de la région.

De même, les départements de l'ex-région Limousin connaissent une sécheresse sévère, les cours d'eau sont à sec, plus intensément que dans le sud de la Région Nouvelle-Aquitaine. En juillet, certaines communes en Corrèze ont dû trouver des solutions pour ravitailler les administrés, les captages n'ayant plus un débit suffisant.

Des incendies historiques, signe de la vulnérabilité de la végétation

Un été en enfer. Juillet, Août, septembre 2022. Les pompiers, les habitants des zones sinistrées en Aquitaine, n'avaient jamais vu, vécu ça. Les images de pins en flamme, de résidents évacués, de Canadair et Dash larguant l'eau ou les produits retardant, ces images nous ont tous marqués. En Nouvelle-Aquitaine, ce sont près de 45 000 hectares de végétation qui ont brûlé en 2022. Là-aussi, comparé à l'an passé, c'est deux fois plus. Il faut s'attendre à revivre ces scénari. Car si les feux ont très souvent une origine humaine, accidentelle ou intentionnelle, la vulnérabilité de la végétation asséchée s'accentue. 

Ce qui nous attend, ce sont des incendies comme ceux qu'a connus la Grèce il y a quelques années. C’est-à-dire des incendies tellement massifs qu'il sera beaucoup plus difficile de les contenir. Ils seront de plus en plus récurrents, de plus en plus fréquents avec des intensités croissantes. Et il y aura des morts !

La Surmortalité en Nouvelle-Aquitaine pendant l'été

Alors, les effets des changements climatiques et leurs aléas, s'ils sont visibles intensément dans la nature, se sont fait ressentir dans la population qui a cherché à se protéger de ces fortes chaleurs. Combien sont-ils à ne pas avoir perdu la vie en raison de ces pics de fortes températures dépassant parfois les 40 ° dans la région, durant plusieurs jours.  Difficile de le dire.

Au plan national, l'INSEE ( Institut national de la Statistique ) a fait une estimation : 11 000 personnes supplémentaires sont mortes durant la période 1 er juin et 22 août, quand les plus fortes périodes d'intenses chaleur ont eu lieu. Ces chiffres, pour l'heure, ne font pas la distinction entre les décès habituels, ceux imputables aux épisodes caniculaires, et ceux liés à un regain épidémique du COVID-19. L'organisme Santé Publique France est en train de décortiquer les différentes données pour y voir plus clair. Selon son directeur en Nouvelle-Aquitaine, il faudra patienter jusqu'en octobre, les données ne sont pas simples à interpréter. 

Un constat : la Nouvelle-Aquitaine n'est pas épargnée. Cette infographie témoigne d'une année 2022 où les décès sont plus importants durant les dates clés des pics de chaleur. c'est-à-dire vers le 19, 20 juin en juin et vers la mi-juillet quand la France suffoquait. 

Les indicateurs sont donc là. La population, elle, a pu mesurer l'ampleur du changement durant ces mois d'été, voire depuis mai. Alors que pas une goutte, ou si peu, tombe du ciel. Et que les cultures réduites à peau de chagrin pour certaines, comme le maïs ou les productions maraîchères, ont pour conséquence un sérieux coup de canif dans le porte-monnaie. 

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