Après trois ans d'attente et de polémiques, la Ville de Bordeaux s'engage avec l'Etat pour un contrat de sécurité intégrée, qui vise à lutter contre la délinquance. Parmi les mesures obtenues : des policiers supplémentaires, un financement renforcé de la vidéoprotection et une étude pour un nouveau commissariat de proximité.
La boucle est presque bouclée. Le contrat de sécurité intégrée liant la Ville de Bordeaux à l'Etat est en passe d'être définitivement adopté. Le dispositif vise à lutter contre la délinquance et établit une liste d'engagements réciproques entre les deux entités pour favoriser la sécurité et la tranquilité des habitants.
Il sera présenté au prochain conseil municipal le 9 juillet prochain, selon le communiqué transmis par la Ville ce vendredi ; avant d'être "voté puis signé par Monsieur le préfet et moi-même", se réjouit le maire de Bordeaux, Pierre Hurmic.
40 policiers supplémentaires
L'engagement comporte son lot de mesures. En première ligne, le transfert de 40 policiers nationaux supplémentaires dans les rues de Bordeaux. L'élu écologiste y travaillait depuis 2021 : "Ce n'est jamais à la hauteur de ce que l'on est en droit d'attendre mais c'est l'amorce d'un investissement conséquent."
On a été un partenaire exigeant. J'étais d'accord pour ce contrat, mais un contrat ça se négocie.
Pierre HurmicMaire de Bordeaux
Ou un juste retour sur investissement selon ses termes : "J'ai engagé de nombreux policiers municipaux supplémentaires, explique Pierre Hurmic. Il y en avait 137 quand je suis arrivé. D'ici la fin de mon mandat, il y en aura 200. J'ai donc exigé des efforts comparables."
Parmi les efforts consentis, le renforcement du financement par l'Etat de la vidéoprotection dans toute la ville, et une étude d'implantation pour un nouveau commissariat de proximité : "c'est très nouveau", insiste-t-il. Le rôle des médiateurs locaux est également renforcé.
Un maire "préoccupé par l'insécurité"
Les exigences de Pierre Hurmic auront pour autant mis du temps à se concrétiser, "le fait de la nonchalance de l'Etat", selon le maire de Bordeaux. La version définitive du texte avait été déposée sur le bureau du ministère de l'Intérieur en juin 2023. Elle vient seulement d'être signée par Gérald Darmanin.
De retour du Forum français pour la sécurité urbaine à Rennes, dont il est le président, Pierre Hurmic n'en demeure pas moins satisfait : "En tant que maire, je me préoccupe de l'insécurité urbaine. Il faut sortir des solutions manichéennes qui laisseraient croire qu'il y a d'un côté les partisans de l'ordre et de l'autre les dangereux laxistes." Un terme largement utilisé par l'opposition pour qualifier l'élu écologiste en matière de sécurité.