L'obsolescence programmée est un concept économique qui consiste à programmer la durée de vie d’un produit dans le but de le remplacer rapidement pour doper la consommation. Le souci : cette pratique qui a plus de 100 ans, engendre de graves problèmes environnementaux. Quels sont les impacts de ce phénomène sur la planète ? Comment l'endiguer ? Explications en moins de 3 minutes avec Delphine Roux dans T'as la soluce ?!
L'obsolescence programmée est l'ensemble des techniques par lesquelles le metteur sur le marché d’un produit, vise à en réduire délibérément la durée de vie pour en augmenter le taux de remplacement.
Ce concept n'est pas récent et la prise de conscience de ses impacts nocifs sur l'environnement date de plusieurs décennies.
Dans les années 20, un groupe d’industriels spécialisés dans la fabrique d’ampoules, a eu l’idée de commercialiser des ampoules à incandescence dont la durée de vie était limitée à 1000 heures.
Et puis en 1932, Bernard London publie, aux États-Unis, son livre : L’obsolescence planifiée. Pour en finir avec la grande dépression.
Il explique qu’une mise en œuvre systématique et planifiée de l’obsolescence des objets permet d’utiliser la main d’œuvre inemployée et de mettre fin au chômage de masse de cette époque.
Seulement, de nos jours, l'obsolescence programmée a un seul objectif : stimuler la consommation.
De quelle manière ? Eh bien, il existe de nombreux stratagèmes.
L'obsolescence programmée sous toutes ses formes
Ce phénomène concerne essentiellement 3 types de produits :
- les produits électroménagers
- les produits high-tech dont la durée de vie est généralement comprise entre 3 et 5 ans
- les voitures
Et ce concept se décline sous différentes formes :
- L'obsolescence technique et fonctionnelle : il s'agit de rendre les produits électroniques et électroménagers inutilisables suite à une panne dont la réparation coûterait plus cher que l’achat d’un nouvel appareil. Lorsqu'un appareil tombe en panne, le premier réflexe est de remplacer la pièce malade.
Seulement voilà, quelques années à peine après l'achat de l'appareil, ses pièces détachées, lorsqu'elles existent encore, coûtent trop cher.
De plus, le jour où l'un de ses composants s'use, c'est l'ensemble de l'appareil qui se trouve condamné. Et souvent, les réparateurs refusent de se pencher sur ce type de problème.
- L'obsolescence esthétique, donc psychologique : il s'agit de la création de nouveaux designs ou de l'ajout de fonctionnalités qui rendent les anciens modèles moins attractifs… Les entreprises créent alors un besoin chez les consommateurs en leur faisant croire que leurs produits actuels sont dépassés et qu’ils ont besoin d’un modèle plus récent. Une notion de "tendance" qui remonte aux années 50.
Et puis il y a la technique de l’usure artificielle réfutée par les fabricants :
Par exemple sur une imprimante : il s’agit d’introduire une puce électronique qui bloque l'impression après un certain nombre de copies ou qui signale la fin d'une cartouche d'encre alors que celle-ci n’est pas réellement vide.
Bref, vous l’avez compris, il existe de nombreuses techniques qui nous incitent à consommer de manière excessive.
Quels impacts sur l'environnement ?
En France, l’obsolescence programmée représente 40 millions de biens qui tombent en panne et ne sont pas réparés.
Les appareils usagés se désagrègent très lentement dans des déchetteries à ciel ouvert.
Les composants qu'ils contiennent contaminent les sols, les eaux et provoquent ainsi une hausse des émissions de CO2.
De plus, la fabrication d’appareils électroniques nécessite l’utilisation de nombreuses matières premières.
En encourageant la production de produits à faible durée de vie, l’obsolescence programmée est responsable de l’épuisement accéléré de nos ressources
Climatico
Cependant, depuis des dizaines d'années, une véritable prise de conscience s’est opérée et des solutions apparaissent.
Faire marche arrière
Ainsi, associations, consommateurs, gouvernements se mobilisent pour faire marche arrière, c'est-à-dire en incitant les industriels à allonger la durée de vie des produits et ainsi participer à la prévention des déchets.
Il semble donc indispensable que d'une part les fabricants acceptent de concevoir des produits ayant le moins d’impact possible sur l’environnement, que ces appareils soient plus robustes, plus facilement réparables, plus adaptables aux évolutions technologiques et plus faciles à entretenir.
À nous aussi, consommateurs, de choisir de réparer plutôt que de jeter.
Enfin, il faut aussi savoir qu’en France, la loi reconnaît le délit d’obsolescence programmée, qui est puni d’une peine de deux ans d’emprisonnement et de 300 000 euros d’amende minimum.
Ça fait réfléchir.
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