Arrivé en France en 2017, Silima Diagouraga a bénéficié de l'accompagnement départemental réservé aux mineurs non accompagnés. Après un cap boulangerie, il a été embauché en CDI à Blaye. Mais le boulanger est en réalité trentenaire, et désormais sous la menace d'une expulsion. 

Parti du Mali et arrivé en France en 2017, Silima Diagouraga a été pris en charge en tant que mineur non accompagné par le département de la Gironde. Il a pu bénéficier d'une formation, un cap de boulanger, au terme duquel il a été embauché en CDI au Leclerc de Blaye. 

Mais cette intégration exemplaire est désormais menacée, car Silima a menti : il avait en fait 27 ans lorsqu'il est arrivé en France. Un mensonge qui lui a valu, le 27 novembre dernier, de recevoir une OQTF, une obligation de quitter le territoire français.

Grâce à ses efforts et son travail, Silima est soutenu par de nombreuses personnes : sa famille d'accueil, ses patrons et collègues, des élus et militants associatifs, qui se mobilisent pour empêcher l'expulsion du jeune boulanger.

Sur internet, une pétition rassemble près de 30 000 signatures en faveur de sa régularisation en France. 

Ce samedi 13 février, un nouveau rassemblement contre l'expulsion de Silima Diagouraga était organisé à Blaye. Ses soutiens demandent à la préfète de Gironde d'annuler l'arrêter d'expulsion, et d'entamer une procédure de régularisation du boulanger. Un recours sera déposé dans les prochains jours. 

Une intégration réussie 

"Je suis venue pour défendre des valeurs d'humanité. Silima est venu en France illégalement, mais il a fait le choix de se former et de s'intégrer en travaillant", souligne ainsi Valérie Guinaudie, présidente de la communauté de commune du Grand Cubzaguais.

"Son patron est très content de son travail, pour moi il n'y a pas de raisons de l'expulser. Il s'est intégré à la communauté blayaise, on a besoin de lui." ajoute-t-elle. 

"Je veux rester travailler avec mes collègues, qui ont besoin de moi" espère Silima, qui trouve de l'espoir grâce à cette mobilisation. 

9.000 postes de boulanger à pourvoir en France 

"Il se trouve que nous avons 9 000 postes de boulangers non pourvus. Silima a eu une formation payée par la France. Il serait bien mieux qu'il puisse travailler, et rembourser par ses impots le montant déboursé pour qu'il puisse faire ses trois années d'études" plaide de son côté Ketty Bayle, qui fait partie de la famille d'accueil de Silima. 

"Quand on pense au périple qu'il a fait, son engagement, pour apprendre le français et réussir un CAP en deux ans, on se dit que c'est un gaspillage de formation et financier" ajoute-t-elle. 

En janvier dernier, un jeune apprenti boulanger de Besançon a été régularisé après que son patron a entamé une grève de la faim. Tous les soutiens de Silima espèrent que le boulanger du Blayais bénéficiera d'une décision identique. 

→ regardez le reportage de Nathalie Pinard du Poyjoulon et Elsa Assalit : 

 

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