La baisse des subventions allouées aux radios associatives pourraient considérablement affecter le secteur. Certaines s'inquiètent de possibles suppression de postes et de la fin d'un pluralisme médiatique. Dans les Pyrénées-Atlantiques, les politiques se mobilisent et alertent le Premier ministre.

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La survie des radios associatives est-elle en jeu ? Alors que le gouvernement cherche à combler le déficit budgétaire, tous les secteurs se voient affectés par des réductions de dépenses. La ministre de la Culture, Rachida Dati, a déjà annoncé la suppression de dix millions d’euros d’aides destinées aux radios associatives. Ces subventions sont pourtant vitales pour de nombreuses stations locales comme La Clé des Ondes, une radio libre qui émet à Bordeaux depuis 1981. "Il y a une vraie inquiétude", regrette Xavier Ridon, directeur et journaliste.

Baisse de 35% des subventions

Depuis plus de quarante ans, La Clé des Ondes diffuse ses programmes sur l'agglomération bordelaise, sept jours sur sept, de 6 heures à 23 heures. Aujourd'hui, cette radio d'opinion, avec ses trois salariés, voit son avenir compromis. Le gouvernement prévoit en effet une baisse de 35 % de  Fonds de soutien à l'expression radiophonique. "Cela représente un tiers du budget, déjà fragile, des radios associatives. Nous risquons de perdre un grand nombre d'activités, notamment dans l'éducation aux médias et la formation", explique Xavier Ridon, directeur et journaliste à La Clé des Ondes.

Selon lui, les conséquences pourraient être dramatiques : "Avec 20 000 euros en moins, cela revient à supprimer un cinquième de notre budget. Cela pourrait se traduire par des suppressions de postes, mais lequel des trois ? Le journaliste, l’animatrice ou l’administratif ? C’est une équation impossible", fustige-t-il.

Incompréhension

Toutes les radios associatives y sont opposés "contre vents et marées". Radio Campus Bordeaux, par exemple, pourrait être dans l'obligation de supprimer un poste de salariés. "Ou alors on aurait d'énormes difficultés à boucler notre budget, pointe Nicolas Loubère, responsable d'antenne. Si un problème technique survient, nous ne pourrions pas remplacer le matériel. Cela pourrait également diminuer notre capacité à obtenir des subventions d'autres partenaires financiers et compromettre nos ateliers d'éducation aux médias."

Nous ne comprenons absolument pas cette baisse alors que le fonds de soutien radiophonique a toujours été en augmentation.

Nicolas Loubère

responsable d'antenne Radio Campus Bordeaux

La fin d’un espace d’expression libre ?

Pour Geneviève Teyssier, présidente de R.I.G FM, la menace qui pèse sur les radios associatives met aussi, et surtout, en danger le pluralisme médiatique. "C’est comme un mur qui s’écroule doucement. Nos partenaires, notamment les associations locales, ne pourront plus trouver un espace pour mettre en avant leurs activités. Tout ça va s'arrêter et pourquoi ?"

Nous ne serons plus là pour permettre aux jeunes de faire leurs premières armes dans le journalisme.

Geneviève Teyssier

présidente de R.I.G FM

"Comment voulez-vous que les services publics, à qui l'on demande déjà des efforts, puissent compenser cela ? Nous accueillons des associations et parlons de leur travail, mais qui connaît vraiment la réalité de nos missions ?" s'interroge Geneviève Teyssier.

Mobilisation

Face à cette situation, les parlementaires locaux tentent de faire pression. Dans les Pyrénées-Atlantiques, la sénatrice Frédérique Espagnac et plusieurs députés ont adressé un courrier au Premier ministre, Michel Barnier, pour l’alerter, avant l’examen du budget 2025 à l'Assemblée nationale. "Environ 750 radios associatives bénéficient du FSER qui pèse, en moyenne, pour 40 % de leurs ressources, écrivent-ils. Cette baisse menace dangereusement l’existence de beaucoup de radios indépendantes et
associatives et suscite des inquiétudes légitimes dans le secteur."

Dans leur courrier, les politiques mettent en avant l'importance de ces radios dans un paysage local "marqué par le trilinguisme". '"Sur l’ensemble du territoire national, les radios associatives sont actrices de la valorisation des langues territoriales", insistent-ils. Plus de 3000 personnes sont employées par les radios associatives. "De nouvelles contraintes entraîneraient des suppressions d’emplois et déstabiliseraient durablement le secteur radiophonique."

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