Comme partout en France, certains étudiants de Limoges frappés par la précarité n'ont pas les moyens de se nourrir correctement. Pour les soutenir, le Secours populaire organisait ce 2 octobre sur le campus de Lettres une distribution de denrées alimentaires, qui intéressait malheureusement de nombreux bénéficiaires.
Des stands de pâtes, de riz, lait, d'oignons ou encore de pommes de terre se sont installés au sein du campus de la faculté de Lettres de Limoges ce 2 octobre. Pour seulement un euro, chaque étudiant peut acheter ici trois de ces produits de première nécessité.
"J'ai pris pratiquement ce que j'achète dans les magasins et au marché. Dans les magasins, ça coûte un peu cher, confie Mbaye, étudiant en master 2 qui dit consacrer environ 120 euros par mois à l'alimentation. Je suis étudiant, je travaille 11h30 par semaine et mon loyer est de 220 euros par mois avec les charges."
En magasin, c'est un peu plus élevé. Alors que là, on paye un euro et on a le choix. Du coup, c'est mieux !
Tatianaétudiante à Limoges
Un budget repas serré
L'an dernier, le Secours populaire est ainsi venu en aide à près de 900 étudiants à Limoges. "Il y a beaucoup d'étudiants non boursiers, majoritairement de la fac de Lettres. Il y a aussi des étudiants d'autres campus," affirme Thierry Mazabraud, secrétaire général du Secours populaire de Haute-Vienne.
"Ces difficultés, elles sont liées à l'augmentation des prix des produits de première nécessité, à l'augmentation des loyers, celui du coût de la vie en général, énumère-t-il. On sait que ça frappe en premier lieu les personnes déjà socialement fragiles ou précaires, qu'il s'agit des étudiants ou des autres publics aidés par le Secours populaire."
Pour la première fois, le Secours populaire leur demande de préciser en amont le budget mensuel qu'ils peuvent consacrer à l'alimentation. Ceux que nous interrogeons estiment leur budget repas entre 100 et 200 euros.
40% des denrées distribuées par le Secours populaire sont payées par l'Union européenne. Le reste provient directement de l'association et de ses collectes. Cette fois, il y a même des produits d'hygiène. "Les produits d'hygiène sont chers et les crédits que l'on a ne sont pas très forts, donc c'est vrai que pour nos jeunes, on n'a pas assez," grimace Danièle Lajoie.
Le phénomène de paupérisation étudiante est de plus en plus visible dans les grandes villes de France. Chaque automne, de longues files d'attente se forment à Bordeaux place Pey-Berland [comme ci-dessus en 2023] pour bénéficier de distributions alimentaires proposées par des associations. Partout en France, des opérations similaires sont organisées dans les campus d'Aix-Marseille, Montpellier, Grenoble, Lyon, Strasbourg, Rennes, Toulouse ou d'Île-de-France.