"Nous ne restons pas sans rien faire, mais ça ne suffit pas". Au lendemain de la diffusion d'un documentaire révélant les manquements et les violences dont sont victimes les enfants placés dans un centre d'Eysines, le département de la Gironde, en charge de l'établissement, a réagit.
C'est un documentaire qui devrait continuer de faire couler beaucoup d'encre. Mercredi 16 janvier, dans le cadre de l'émission Pièces à conviction, France 3 diffusait "Enfants placés, les sacrifiés de la République une enquête réalisée notamment au foyer d'Eysines en Gironde.
Le département montré du doigt
Les journalistes se sont introduits au cœur de l'établissement en caméra cachée, et ont enregistré des images glaçantes, de violence à l'encontre des enfants ou des propos des éducateurs qui relatent des faits de violence sexuelle, ou de cohabitation entre bourreaux et victimes.Face aux très nombreuses réactions engendrées dans les médias après la diffusion du documentaire, le département de la Gironde, en charge de l'établissement d'Eysines, a tenu à se défendre
Première alerte en 2017
Dès ce jeudi, le département a réagit via une conférence de presse. Son président, Jean-Luc Gleyze rappelle avoir été alerté dès 2017, après la publication d'une lettre ouverte rédigée par huit animateurs du foyer.
Les services de l'Etat devraient intervenir
"Nous avons alerté l'ARS, j'ai écrit à plusieurs reprises à la ministre Agnès Buzyn, [la ministre de la santé, ndlr]", s'est défendu le président du département.
"La difficulté que rencontrent nos structures est principalement liée aux problèmes de santé mentale des enfants, assure le président du département. Les services de l'état devraient intervenir, mais nous n'avons pas ces professionnels à nos côtés", a déploré l'élu.
Saisine du procureur
Après l'alerte envoyée par les éducateurs, les services du département ont découvert une partie des images tournées par l'équipe de Pièces à conviction en octobre 2018.La vice-présidente du département, en charge de la protection de l'enfance, Emmanuelle Ajon assure que la direction de l'établissement a alors immédiatement saisi le procureur de la République.
"Une des personnes reconnues sur les images n'a pas eu son contrat renouvelé. L'autre, qui était prestataire, n'est plus sur le site".
Elle aussi se défend de toute passivité, et évoque les actions mises en œuvre par le département qui consacre 236 millions d'euros à l'aide à l'enfance.
"Depuis 2015 nous avons ouvert de petites structures. (…). Nous avons ouvert des services avec des professionnels de soins, en trois ans nous avons accordé un budget en hausse de 25% à la protection de l'enfance, en trois ans !"
"Nous ne restons pas sans rien faire, mais ça ne suffit pas"
Voir le reportage de France 3 Aquitaine