Ce mercredi 14 juillet, un millier de personnes a manifesté à Bordeaux selon la préfecture. Ils étaient 800 à Pau. En cause, la série de mesures annoncées par le président de la République le 12 juillet dernier.
« Je ne suis pas un cobaye, j’ai un système immunitaire », pouvait-on lire sur une pancarte brandie place de la Bourse ce mercredi après-midi. Organisée par plusieurs réseaux girondins la manifestation comptait plus de 1000 personnes selon la préfecture (2000 à 3000 selon les manifestants), parmi elles des gilets jaunes mais aussi des anti-vaccins. Mais il n'y a pas qu'à Bordeaux qu'on a manifesté. A Pau près de 800 personnes ont battu le pavé. Beaucoup de monde aussi à Bayonne avec 500 personnes. Une manifestation a également eu lieu à Périgueux.
Manifestation à Pau contre le pass sanitaire - https://t.co/QaxeCfwJLO
— France Bleu Béarn Bigorre (@FB_BearnBigorre) July 14, 2021
Ce sont les mesures annoncées par Emmanuel Macron ce lundi 12 juillet qui ont mis le feu aux poudres. Si depuis plus de deux millions de Français ont décidé suite à ces annonces de prendre rendez-vous pour se faire vacciner, d’autres au contraire continuent de faire de la résistance. Pour faire pression sur les non-vaccinés, le gouvernement a en effet choisi d'étendre le pass sanitaire. Il était prévu jusque-là pour les rassemblements de plus de 1000 personnes.
« L’idée c’est de lutter contre l’obligation vaccinale », explique Marc Chabert, un manifestant bordelais portant un gilet jaune. « Pour ma part cette obligation n’est pas fondée parce que l’objectif à atteindre n’est pas celui obtenu par la vaccination".
L’objectif à atteindre est de protéger les éventuels malades ou personnes à risque en vaccinant des personnes saines qui même avec le vaccin pourront transmettre la maladie et voire la choper eux-mêmes. Donc je ne trouve pas cette justification fondée.
"J’ai donc supposé que cette invitation à venir manifester aujourd’hui était dans ce sens-là", poursuit-il. J’estime que la liberté de pouvoir disposer de mon corps, sous toutes ces formes, est entachée par cette obligation vaccinale ».
#McFlyEtCarlito #COVID19 #PassDeLaHonte #Bayonne #14juillet Rassemblement à la mairie de Bayonne contre le passe sanitaire ? pic.twitter.com/COn3rhHaQs
— jonathan doe (@JCenille) July 14, 2021
A partir du 21 juillet, il sera nécessaire pour les "lieux de loisirs et de culture", y compris les parcs d'attraction. De leurs côté les cafés, restaurants, centres commerciaux, et tout leur personnel, auront jusqu'à début août pour s'organiser et mettre en place le pass sanitaire (vaccination, test négatif, certificat de rétablissement). « L'exploitant d'un lieu qui manquerait aux futures obligations de contrôle du pass sanitaire sera passible d'une amende allant jusqu'à 45.000 euros et un an de prison, selon l'avant-projet de loi incorporant les nouvelles dispositions annoncées par Emmanuel Macron, et que s'est procuré l'AFP mercredi », indique l’Agence France presse ce 14 juillet.
La vaccination deviendra obligatoire le 15 septembre pour les personnels soignants et non soignants des hôpitaux et maisons de retraite, les professionnels et bénévoles auprès des personnes âgées, y compris à domicile, ainsi que les pompiers ou les ambulanciers.
Menacer les gens par un chantage à l’emploi, je trouve cela abjecte », dénonce toujours ce même manifestant bordelais.
« J’ai un fils qui a 21 ans", explique Marc Chabert. "Il travaille dans un EHPAD, dans son esprit il risque de perdre son boulot s’il ne se fait pas vacciner. Alors qu’il n’en a pas envie. Il est en bonne santé, il n’a pas de comorbidité quelconque et on va l’obliger à se vacciner avec un produit pour lequel on a aucun recul ».
Le taux d’incidence a fortement progressé ces derniers jours en France du fait de la contagiosité du variant indien dit Delta. En ex-Aquitaine, après les Landes, ce sont désormais les Pyrénées-Atlantiques qui inquiètent les autorités. Au Pays basque, plus particulièrement, de nouvelles restrictions ont été mises en place par la préfecture. Car dans certaines zones le taux d’incidence dépasse les 150 cas pour 100 000 habitants.