En rétorsion aux taxes sur les Gafa adoptées par la France, Donald Trump a dénoncé "la bêtise" d'Emmanuel Macron et a annoncé sa volonté de taxer davantage les vins français. Cette menace inquiète les petits viticulteurs bordelais. On vous dit pourquoi.
C'est la troisième fois que le président des Etats-Unis, Donald Trump annonce une surtaxe sur les vins de Bordeaux.
Alors à Lamarque, Maxime de Saint-Martin producteur de Haut-médoc reste prudent :
Maxime exporte une large partie de ses 120 000 bouteilles produites à l'année vers les USA. Il voit dans la menace de Donald Trump un mauvais symbole.Avec le président Trump , on ne sait jamais s'il va aller jusqu'au bout. On ne l'espère pas !
Il n'y a pas de rapport entre les GAFA et le vin. C'est un symbole. Quand on veut s'attaquer à la France, on s'attaque à un symbole : les vins de France et de Bordeaux.
En 2018, les vins de Bordeaux ont réalisé un chiffre d'affaires aux Etats-Unis de 279 millions d'euros, soit une hausse de 21%, malgré une légère baisse de 1% en volume.
En valeur, le marché américain est le troisième, derrrière Hong-Kong et la Chine comme le montre cette infographie publiée par Côté Château en mars dernier.
Jeudi dernier, dans un tweet, le président des Etats-Unis parle de la stupidité d'Emmanuel Macron et menace de s'en prendre aux vins français.
France just put a digital tax on our great American technology companies. If anybody taxes them, it should be their home Country, the USA. We will announce a substantial reciprocal action on Macron’s foolishness shortly. I’ve always said American wine is better than French wine!
— Donald J. Trump (@realDonaldTrump) July 26, 2019
Nouvel effet d'annonce comme en novembre et en juin dernier ? Argument électoral en direction des viticulteurs californiens ? Donald Trump mélange les genres.
Dans les faits, cette mesure aurait peu de chance de déstabiliser l'économie viticole de la Région. Les producteurs de grands crus bordelais ont le pouvoir financier d'absorber, bon gré mal gré, une surtaxe de leur exportation. Les petits producteurs, en revanche, ont plus à perdre reconnaît Frédéric Lot, journaliste expert en vin :
Même pour les 3% de la production bordelaise que représente les grands crus, ca ne fait jamais plaisir de faire payer plus cher son client. C'est un frein. C'est génant. C'est beaucoup plus problèmatique pour les entrées et milieux de gamme.
Or, le marché américain, spéculatif, mise avant tout sur les grand crus. Il pourrait être rapidement concurrencé par celui de Hong-kong. L'an dernier, Dix millions de bouteilles ont été importées soit une hausse actuelle de 3 %. Une aubaine pour les viticulteurs bordelais.