Le président sortant briguera un nouveau mandat lors des élections régionales en mars 2021
Alain Rousset a choisi de profiter de l'été pour démarrer sa campagne pour les élections régionales qui se tiendront en mars 2021. Partir tôt est une façon d'entériner son intention de se représenter déjà exprimée il y a un an depuis la gare Pau-Canfranc. Alain Rousset, 69 ans, a émis l'envie de briguer un cinquième mandat, le deuxième depuis la fusion des régions qui est entrée en vigueur au 1er janvier 2016.
Quelles sont ses motivations ?
Samedi 1er août, Alain Rousset a réuni une soixantaine de personnes dans sa bergerie de Pessac, en Gironde, pour une rencontre informelle autour des grandes thématiques de sa campagne, des élus, mais aussi des personnes de la société civile. L'occasion pour lui également de désigner sa directrice de campagne. Il s'agit de Laurence Rouède, conseillère régionale PS et première adjointe de Philippe Buisson, le maire de Libourne (33) dont il a beaucoup apprécié la façon de piloter le Schéma régional d’aménagement, de développement durable et d’égalité des territoires (SRADDET).
"Il ne s'agit pas de l'annonce officielle de ma candidature mais, comme je l'ai toujours fait lors de mes précédentes candidatures, d'amorcer une réflexion dans ce contexte difficile de post-covid vers une pensée politique nouvelle, une nouvelle relation avec le monde de la santé et de poursuivre sur la voie de la transition climatique", explique Alain Rousset président socialiste de la Nouvelle-Aquitaine.
J'ai envie de poursuivre dans cette grande région pour laquelle je nourris une passion.
Les grandes thématiques de sa campagne seront l'emploi notamment des jeunes particulièrement impactés par la crise économique du Coronavirus "dont il faudra protéger l'embauche", la formation, la recherche et bien sûr la transition climatique devenue la priorité en Nouvelle-Aquitaine avec Néo Terra depuis un an. "Néo Terra est une sorte de feuille de route qui vise à intégrer l'environnement et la transition écologique dans toutes les politiques régionales et d'embarquer les territoires dans une stratégie de résilience " explique Alain Rousset qui se dit particulièrement préoccupé par le sujet depuis plus de dix ans". Et de citer le projet récent d'implantation de Flying Whales à Laruscade dans le Blayais en Gironde comme exemple d'action de la Région en faveur de la transition écologique en France.
Alain Rousset, le grand favori des régionales
A ce jour, "pas grand monde pour faire de l'ombre au président sortant", commente le politologue Jean Petaux qui publiera un livre sur Alain Rousset en septembre intitulé "Le décentralisateur de la République" aux éditions Bord de l'eau."Le territoire était compliqué à gérer et il a su s'impliquer dans cette nouvelle configuration. Sa force ? Alain Rousset plaît à gauche comme à droite, il est reconnu bien au-delà des équilibres politiques", poursuit Jean Petaux. Alain Rousset devrait présenter une liste qui rassemblera largement à gauche.Alain Rousset a réussi à incarner la Nouvelle-Aquitaine depuis la fusion des régions.
Face à lui, on cite la Montoise Geneviève Darrieusecq, membre du Modem et ministre déléguée auprès du ministre des armées ainsi que le Lot-et-Garonnais Jean Dionis du Séjour, le maire d'Agen. La grande inconnue à ce stade, c'est la Droite qui n’a pas encore trouvé sa tête de liste. Qui sera candidat pour LR ? Aucun nom ne circule pour l'instant. Du côté du RN, Jacques Colombier ne se représentera pas. La responsable du RN Gironde, Edwige Diaz, est en bonne place pour lui succéder.
Les Verts feront cavalier seul au premier tour
Fort de ses récents scores aux municipales, EELV ménera sa propre liste au premier tour avec l'espoir d'arriver devant Alain Rousset. Le parti écologiste a désigné un binôme. Il s'agit du Girondin Nicolas Thierry, vice-président au conseil régional en charge des questions environnementales et de la Lot-et-Garonnaise Maryse Combres, conseillère régionale déléguée à l'efficacité energétique. Après Bordeaux et Poitiers, les Verts se verraient bien remporter la Nouvelle-Aquitaine. "Je prends acte de cette candidature, on verra bien durant le débat des élections régionales", commente Alain Rousset.Pour Nicolas Thierry, la candidature d'EELV vise surtout "à donner le choix de l'écologie aux électeurs. Comment réussir la transition écologique dans la justice sociale ? Voilà la ligne directrice de notre campagne". Alain Rousset est socialiste. Nous sommes écologistes avec une autre vision
Alain Rousset est socialiste. Nous sommes écologistes avec une autre vision pour une écologie populaire.
La bio d'Alain Rousset
Alain Rousset est né le 16 février 1951 à Chazelles-sur-Lyon, un village des Monts du Lyonnais, proche de Saint-Etienne, entre ville, forêt et moyenne montagne. Il est issu d’une famille d'origine rurale, qui a surtout travaillé dans les usines de l'industrie chapelière locale, florissante à l'époque. La fermeture soudaine de ces usines le marque, et lui fait comprendre très tôt l’importance de la reconversion industrielle et de l’innovation. C’est le début de son engagement. Alain Rousset décide alors d’étudier le droit et l’économie, puis intègre Sciences Po Paris.Il démarre sa carrière professionnelle au moment de la naissance des régions, comme directeur de cabinet d’André Labarrère puis de Philippe Madrelle, présidents du Conseil régional d’Aquitaine de 1980 à 1985. Puis il travaille au sein de l’entreprise Elf-Aquitaine, accompagnant avec succès la reconversion industrielle du bassin de Lacq. Des amis le poussent à s’engager dans l’action publique. Alain Rousset est successivement élu conseiller général, puis maire de Pessac, président du Conseil régional d'Aquitaine depuis 1998, président de la CUB entre 2004 et 2007, puis député de la Gironde de 2007 à 2017.
Passionné par l’innovation, l’industrie et l’agriculture, Alain Rousset a contribué à faire de l’Aquitaine une des régions les plus attractives de France. En misant sur la recherche — 10% du budget régional consacré à la R&D—, et en établissant des relations de confiance avec tous les acteurs, il entend faire suivre le même chemin à la région Nouvelle-Aquitaine qu’il préside depuis janvier 2016.