Giska et Hanifa, respectivement âgées de deux ans et demi et dix-huit mois, sont originaires du Bénin. Malades du cœur, ces enfants ont été opérés à l'hôpital Haut-Lévêque de Pessac, et hébergés dans des familles girondines le temps de leur rétablissement. Des familles d'accueil devenues leur repère dans cette phase difficile.
Giska, deux ans et demi, ne quitte plus Pascale, la maman de sa famille d’accueil : " il ne me quitte jamais, il faut qu'il me voit, sinon ça ne va pas", confie Pascale.
Fondée en 1994, la Chaîne de l’Espoir permet à des enfants étrangers de venir se faire opérer en France. Elle opère près de 100 enfants par an dans les grands Centres Hospitaliers Universitaires (CHU) partenaires à travers la France. Une action possible en partie grâce à l'aide de bénévoles. En effet, cette organisation non gouvernementale (ONG), compte sur des familles bénévoles pour accueillir les enfants malades. Elles leur assurent ainsi un cadre stable et réconfortant dans cette étape douloureuse de sa vie.
Une belle leçon de vie
Après un long voyage depuis leur pays d'origine, les enfants doivent subir toute une série de tests avant le grand jour de l'opération. Un début de périple éprouvant pour Hanifa 18 mois, endormie dans les bras de son ange gardien.
Une belle mission humanitaire, qui prend du temps : “ il faut toujours tout le temps lui parler, lui expliquer que je suis là et essayer de la rassurer” partage Stéphanie. Les familles veillent sur l'enfant 24h/24 : depuis son arrivée à l'aéroport, dans les démarches avant l'opération, mais également après le passage au bloc.
Ces familles sont d'autant plus importantes, qu'elles offrent à l'enfant un accompagnement bénévole tout le temps du séjour. Se créent alors des moments magiques de solidarité, mais aussi d'amour entre ces bénévoles et les enfants. Pour beaucoup, le moment de dire au revoir n'est évident.
"On le sait, on n’est pas ses parents. Mais malgré tout, ce n’est pas facile”
Pascale, mère d'accueil de GiskaFrance 3 Aquitaine
"Ce que je fais n'est pas compliqué. C'est elle qui va à l'hôpital, à qui on va réparer le cœur. Nous, on essaie de l'aider au maximum. Et comme je dis, parce que j'ai de l'expérience, ma douleur, ma souffrance quand elle va repartir, c'est la mienne. Ça ne regarde que moi", précise Pascal Cervantes, tout en berçant la petite Hanifa endormie dans ses bras. Lui qui a déjà accueilli des enfants originaires de Madagascar et du Cameroun se réjouit de savoir qu'il a pu aider des enfants à traverser des caps difficiles.
“Sans ces familles, ça ne peut pas avoir lieu”
Pour autant, ces bénévoles n'oublient pas l'objectif premier : que l'enfant rentre dans sa famille biologique, en bonne santé. Ce voyage est vital pour les enfants. 95 % des enfants opérés dans le cadre de ce programme souffrent de pathologies cardiaques. Chaque année, ils sont une vingtaine à être accueillis en Gironde, par autant de familles. Rien de tout ceci ne serait pas possible sans l'aide de ces bénévoles. Et des familles d’accueil, c’est ce qui manque aujourd’hui, pour permettre à d’autres enfants de bénéficier de soins en France.
"Sans ces familles, ça ne peut pas avoir lieu. Il faut bien quelqu'un pour s'occuper de ces petits. On ne peut pas les laisser dans un hôpital", assure Sylvie Sedogbo, bénévole pour la chaine de l'Espoir.
Il faut leur donner du bonheur, de l'amour, de l'attention.
Sylvie Sedogbo, bénévole chaîne de l'Espoirà France 3 Aquitaine
À la recherche de familles bénévoles
Les critères pour accueillir via la Chaine de l'Espoir sont précis : être disponible 24h/24, 7J/7, durant toute la période où l’enfant est présent, être véhiculé et habiter à moins d’une heure du lieu d’hospitalisation.
Après la pandémie et avec la crise économique, de nombreuses familles bénévoles ne sont pas venues, ou revenues, vers l’association. Aujourd’hui, cette dernière recherche activement des familles candidates. Depuis le début de l’année, six enfants sont arrivé à Bordeaux.