Avec un tiers des voix, le parti d’Emmanuel Macron ancre sa présence à Bordeaux. Le candidat LaREM Thomas Cazenave va pouvoir établir sa liste et sa stratégie en tenant compte du vote écologiste fort. De quoi réfléchir aussi pour le maire candidat à sa succession Nicolas Florian.
C'est une confirmation pour Bordeaux. Elle porte en tête, comme à la Présidentielle et aux législatives, la République En Marche qui l'emporte, avec près de 30 % des suffrages.
La ville, très exposée durant la crise des gilets jaunes avec des samedis de manifestation à répétition, apporte un soutien très appuyé au parti du Président Emmanuel Macron.
Je suis assez fier du résultat à Bordeaux avec une forte mobilisation.
Aziz Skalli, référent départemental de La République en marche (LaREM) en Gironde, est aux anges...
Près d'un tiers des votes, les chiffres confirment l'ancrage du parti à Bordeaux et plus largement sur la métropole. Aziz Skalli est "plein d'espoir pour les prochaines échéances", celles auxquelles il s'attelle depuis des mois : " Ça souligne aussi l'envie d'un projet progressiste et écologiste. "
Aziz Skalli fait signe à ceux qui ont marqué aussi ce scrutin à Bordeaux, les écologistes d'EELV qui atteignent 21,54 %. Des électeurs sensibles à l'écologie pour ce scrutin mais qui pourraient pourquoi pas devenir des électeurs sensibles à une liste LaREM.
Il faut souligner le très bon score des écologistes à Bordeaux. Ça ouvre des perspectivves nouvelles pour les municipales.
Depuis un an, Aziz Skalli et l'équipe des Marcheurs bordelais portent la candidature d'un enfant du pays : Thomas Cazenave.
Aujourd'hui, tout permet d'y croire car LaREM fait mieux qu'aux deux précédents scrutins.
" Il faut rassembler. Au vu des résultats de dimanche soir, le socle de droite est assez faible. Nous avons montré qu'En Marche, quand il est rassemblé avec ses partenaires Modem, Agir et les radicaux, on fait un très bon score. "
Agir : le mouvement d'Alain Juppé justement. Mais Alain Juppé a laissé son fauteuil en partant à Nicolas Florian qui compte bien lui se présenter devant les électeurs en 2020...
" Alain Juppé a eu le courage politique de soutenir le Président de la République sur son ambition européenne. Malheureusement, le nouveau maire de Bordeaux ne s'est pas engagé derrière la liste Renaissance. "
Voilà donc les acteurs d'une bataille politique qui se mettent en place pour la prochaine campagne dont parle Aziz Skalli dans cette interview ►
Les écologistes voient la vie en vert à Bordeaux
La percée verte est bien plus marquée à Bordeaux que sur le plan national, la liste de Yannick Jadot obtenant 21,5% des voix dans la capitale girondine.
"On est la deuxième force politique sur la ville. Nos résultats sont fabuleux", estime Pierre Hurmic, conseiller municipal EELV de Bordeaux.
Nous qui passions pour des idéalistes, et pas pour des pragmatiques… C'est nous qui avons les pieds sur terre, et la voyons se dérober sous nos pieds. Le vieux monde qui n'a pas pris au sérieux la détérioration de la planète est en train d'être éliminé du champ politique.
Autre source de satisfaction pour l'élu : le succès rencontré à Bordeaux par les différentes marches pour le climat, qui réunissent à chaque fois plusieurs milliers de manifestants. "C'est eux l'avenir. Ce sont eux qui sont les plus préoccupés par l'avenir de la planète. Ils ont beaucoup voté, à Bordeaux comme ailleurs, et ils ont voté plutôt écologistes".
Pierre Hurmic ne cache pas les ambitions des écologistes pour les élections municipales de 2020 et lance un appel à "toutes les bonnes volontés", issues de la société civile comme de la politique.
"Il faut construire une vraie alternance à Bordeaux. Pour ça il faut rassembler. Pas forcément rassembler les vieux appareils politiques, mais rassembler les énergies, toutes les bonnes volontés qui ont envie de se battre pour faire de l'écologie le pivot de la vie bordelaise".
L'écologiste a également eu une pensée pour le maire Nicolas Florian, alors que la liste LR enregistre un score dérisoire (9,02%) sur la commune. "Je ne veux pas me mettre à sa place mais je pense que ça va être compliqué".
Que va faire le Modem ?
Le premier adjoint au maire de Bordeaux, Fabien Robert, défend les couleurs centristes et l'étiquette Modem.Le même Modem partenaire des Marcheurs et de la liste Renaissance pour le scrutin européen.
Alors que va-t-il décider ? Soutien à Nicolas Florian son maire ou autre stratégie ?
" Nous formons une équipe plurielle avec des sensibilités différentes. Cela a toujours été la volonté d’Alain Juppé. "
L'attitude de l'électeur n'est pas reproductible d'un scrutin à l'autre, des élections européennes aux municipales. La personnalité, l'équipe engagée dans la bataille des municipales compte beaucoup. Il y aura aussi un bilan à défendre pour l'équipe sortante. " Il faut aussi savoir que les élections européennes et municipales sont deux scrutins totalement différents. Certes, les résultats pour LR ne sont pas bons mais pas question de céder aux sirènes de la campagne européenne. Nous sommes sereins. Et nous continuerons à parler d’écologie dans notre politique de la ville."Nous sommes solidaires et on ira ensembles jusqu’au bout. Et en ce qui concerne le prochain mandat municipal, si le bilan de Nicolas Florian est bon, nous irons jusqu’au bout.
L'élu Fabien Robert lors de l'élection de Nicolas Florian, il devient alors son premier adjoint - 8 mars 2019 -
" Pas de changement ou d'inquiétude majeure "
Alors quelle stratégie pour le candidat déclaré à sa succession Nicolas Florian ?Nous avons souhaité le rencontrer mais sans succès. En revanche, l'un de ses adjoints, Pierre de Gaetan Njikam,
ne voit pas d'obstacles pour l'étape suivante.
" Il y a des ajustements indispensables si on veut retrouver une ligne de centre droit. L’électorat LaREM est composite. Donc tout cela ne remet pas en question le positionnement fédérateur de Nicolas Florian. Il va devoir tenir compte de ces résultats dans la conduite de sa politique mais pas de changement majeur ni d’inquiétude".Aucune conséquence pour les municipales à Bordeaux. Même si on est préoccupé par l’effondrement de notre parti (LR) au plan national.
Christine Le Hesran, Maïté Koda et Marie-Pierre d'Abrigeon