Le "plan de sauvegarde de l'emploi" de Ford pour son usine de Blanquefort n'a pas été homologué par la direction du travail ( DIRECCTE de Gironde ). La décision implique les 870 salariés du site situé dans la commune voisine de Bordeaux. C'était une attente de l'intersyndicale.
Décision sous tension, il a fallu attendre 21 heures ce lundi soir. La DIRECCTE, direction du travail, n'a pas donné son accord au plan soumis par Ford. Dans un communiqué de la préfecture, on apprend que " les éléments de la procédure, au regard des points de contrôle qui s’imposent la Direccte Nouvelle-Aquitaine, conduisent à rendre une décision de refus d’homologation du document unilatéral valant plan de sauvegarde de l’emploi. Cette décision a pour objectif de sécuriser l’ensemble des parties, en pointant la non-conformité de la procédure au regard des éléments de droits attendus."
Interrogé par l'AFP, Ford s'est contenté de prendre "acte de la décision de la Dirrecte (Direction régionale des entreprises de la concurrence de la consommation du travail et de l'emploi) sur le plan social soumis par Ford Aquitaine Industries", sans vouloir faire plus de commentaire. Ford devra également préciser "comment il envisage des modalités de réindustrialisation du site" pour recréer de l'emploi sur place, un point sur lequel le gouvernement entend demander au constructeur d'améliorer son plan.
Une non-homologation de ce plan espérée par les syndicat permet pour eux "de gagner du temps" crucial, en l'occurrence quelques semaines supplémentaires pour que Ford réponde aux objections de la Direccte. Ce délai permettrait au repreneur Punch, éconduit par Ford, de consolider son offre, notamment "produire une ou des lettres d'intention" (de commandes) de constructeurs, ce qui coince pour l'instant.
Les syndicats, reçus encore vendredi à Bercy, espéraient que la DIRECCTE ne valide pas ce plan soumis par Ford. Philippe Poutou, représentant syndical CGT-Ford :
Cela donne seulement un répit, une chance supplémentaire. Mais c’est déterminant, incontournable.
L’intersyndicale pousse effectivement pour obtenir du temps supplémentaire de manière à renforcer les chances d’une reprise de l’usine, " nous poussons pour que le bras de fer continue entre l’Etat et Ford. Nous refusons les constats d’impuissance. Soit la loi permet de protéger l’emploi et l’activité soit il faut la changer. "