Environ 250 personnes mobilisées ce samedi matin dans les rues de Bordeaux, pour défendre les salariés de l'usine Ford, dont les 900 emplois sont menacés par la possible fermeture du site
Philippe Poutou, délégué CGT, ne cachait pas sa déception. Ils n'étaient qu'environ 250 personnes à manifester ce samedi matin dans les rues de Bordeaux.
Moins nombreux qu'espéré, mais déterminés à sauver les emplois à Ford, dont l'usine de Blanquefort est menacée. "Ce sont 900 emplois directs et 3000 emplois induits dans la région qui peuvent disparaître rapidement", dénoncent les syndicats CGT, CFDT et FO dans un tract commun.
Manifestation des salarié.e.s de l'usine Ford de Blanquefort ce matin dans les rues de Bordeaux. Face à la menace de disparition de plus 900 emplois directs les syndicats en appellent à une convergence des luttes. #Ford #Npa #Poutou pic.twitter.com/qasMkzROik
— ELBA (@EloiseBajou) 24 mars 2018
La décision était tombée fin février comme un coup de massue pour les employés. La direction du groupe Ford avait annoncé qu'au delà de 2019, elle ne réinvestirait passur le site implanté à Blanquefort depuis 45 ans et soutenu depuis des années par les pouvoirs publics. Une décision inacceptable pour les syndicats qui dénoncent l'attitude d'une multinationale "qui vient de faire encore près de 8 milliards de dollars de profits". Selon eux, Ford a reçu depuis 2013 au total 50 millions d'euros de financements publics, en échange de la garantie de garder un millier d'emplois sur le site pendant cinq ans. Mais l'accord s'achève fin mai, ce qui, selon élus et syndicalistes, n'est pas étranger à l'annonce de Ford Europe de quitter son usine girondine.
Nous ne nous résignons pas à une soi-disant fatalité. Nous menons une bataille déterminée pour que l’Etat, le gouvernement, les pouvoirs publics, les élus locaux agissent, interviennent pour imposer à Ford de pérenniser le site.
L'annonce a également provoqué la colère de nombreux élus. Bordeaux Métropole a annoncé ce vendredi qu'elle n'allait pas versé au constructeur automobile le troisième tiers de ses aides publiques prévues.
Les salariés souhaitent maintenir la pression notamment auprès du gouvernement, pour le maintien de l'usine. Leur mobilisation s'élargit désormais à la défense de tous les emplois, qu'ils soient du secteur privé ou public. Ils organiseront un grand concert de soutien à Blanquefort le 21 avril, avec pour invité, entre autres, le chanteur HK, auteur du titre "On lâche rien".