Gilets jaunes : des centaines de casseurs attendus ce samedi, le maire décrète Bordeaux "ville morte"

Le maire de Bordeaux a décrété la ville "ville morte" ce samedi. Nicolas Florian appelle tous les commerçants à baisser le rideau, et invite les Bordelais à rester chez eux. Il s'inquiète de la venue de plusieurs centaines de casseurs en marge de la 20e journée de mobilisation des Gilets jaunes.
 

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A quoi faut-il s'attendre pour le 20 e samedi de mobilisation des Gilets jaunes ? D'après la mairie et la préfecture, cette manifestation s'annonce plus violente encore que les actes précédents.

Interrogé en marge de la restitution du projet Bordeaux 2050, le maire de Bordeaux Nicolas Florian a appelé les commerçants à baisser le rideaux et les habitants à rester chez eux. 
 

Ecoutez Nicolas Florian , ses propos sont recuillis par Jean-Pierre Stahl et Dominique Mazères
 

 


Un discours que le maire a également partagé sur les réseaux sociaux, évoquant "un déferlement de haine" à venir. "Notre ville se trouvera en état de siège", écrit Nicolas Florian.
  

"Centaines de casseurs"


Une manifestation commune avec les Gilets jaunes toulousains est annoncée, ainsi qu'un rassemblement de la CGT "pour la liberté de manifester". Mais c'est surtout la venue  de très nombreux casseurs qui inquiète les autorités.

"Plusieurs appels sur les réseaux sociaux appellent à la convergence sur Bordeaux, et laissent prévoir la présence de centaines de Blackblocks ou d'individus déjà identifiés comme particulièrement violents", nous précise-t-on.
 

Périmètre de sécurité

En prévision de ce samedi, la préfecture avait déjà annoncé un dispositif de sécurité renforcé, avec l'instauration d'un périmètre interdit à la manifestation A Bordeaux, de nombreuses rues du centre-ville ont été interdites. Tout le secteur autour des Grands Hommes, la place de la Comédie, les rues Sainte Catherine et Vital Carles est concerné par cet arrêté.


C'est également le cas de la rue porte Dijeaux, du cours Alsace-et-Lorraine, la place Pey Berland, le cours Victor Hugo ou encore la place de la Victoire. Au total, près d'une quarantaine de voies, places et cours du centre-ville de Bordeaux, sont interdits aux manifestants.


La préfecture annonce également des interdictions de transporter des "artifices de divertissement", du carburant au détail, ainsi que des acides ou des produits inflammables.

 
 


Situation intenable pour les commerçants 


"C'est de pire en pire, dénonce Christian Rondeau président de la "Ronde des commerces". On va vers la mort de commerces. Il faut que ces violences cessent, que ces manifestations, qui n'ont plus rien à voir avec le mouvement des Gilets jaunes cessent".

 

Il faut que les plus hautes autorités de l'Etat prennent leurs responsabilités, décrètent l'état d'urgence et prennent les mesures militaires qui s'imposent


 

Village citoyen

Difficile de prévoir à quoi ressemblera la journée de samedi. Un rassemblement associant les Gilets jaunes de Toulouse et Bordeaux est bien prévu, avant un déplacement des Bordelais à Toulouse le 13 avril. Le rassemblement de ce samedi est présenté comme "fraternel et basé sur des revendications légitimes", selon les organisateurs  qui déplorent l'interdiction de manifester dans le centre-ville.


Des organisateurs qui précisent se désolidariser de toute volonté de "violence physique offensive". Afin d'éviter les lieux "à risque", un village citoyen, déclaré, se tiendra de 10h à 20h sur le parvis de la maison éco-citoyenne, "afin d'informer les passants qui nous regardent chaque samedi, ne nous comprennent pas et/ou ne nous rejoignent pas"

 

Plus de 200 blessés

Depuis  le début de la mobilisation des Gilets jaunes,  Bordeaux est une place forte pour les manifestants. De nombreuses dégradations ont eu lieu dans le centre-ville, en marge des manifestations qui ont toujours débuté dans le calme pour souvent se terminer par des affrontements et des violences en fin de journée.

Depuis le 24 novembre, en Gironde,  217 personnes (manifestants et forces de l'ordre) ont été blessées au cours d'affrontements, et 755 personnes interpellées, précise l'arrêté de la préfecture.
 
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