Leur invention n'a rien à voir avec les moustiquaires classiques. Il s'agit de plaques transparentes et perforées qui refroidissent naturellement l'air très chaud. Grâce à un effet venturi. Explications.
"C'est un ami qui m'en a parlé et comme je suis envahi de moustiques en été ça m'a beaucoup intéressé" nous confie David, interne en médecine, qui reçoit aujourd'hui le couple Capitaine venu lui poser sa "Mostiglass".
Le panneau, transparent, ne lui assombrira pas son appartement situé en rez-de-chaussée. Il est percé de trous ovales disposés à l'horizontale, coniques en profondeur.
"Ils sont suffisamment grands pour laisser passer l'air et assez petits pour barrer la route aux moustiques" explique François Capitaine qui assure que son invention est 100% efficace contre le moustique tigre, "cela a été validé par un laboratoire accrédité par l'OMS".
29° dehors > 25° à l'intérieur
Ce qui ne passe pas non plus, et c'est là toute l'innovation, c'est la chaleur. Les trous sont façonnés de telle façon qu'ils produisent un effet venturi.
"C'est un procédé très connu issu de la physique" précise Nathalie Capitaine. "L'air est accéléré dans le trou et la pression diminue ce qui fait baisser la température. A 20 degrés la température reste la même.
Mais à 29 degrés il y aura un abaissement de 4° c'est-à-dire que l'air qui va rentrer à l'intérieur sera à 25° et plus il fera chaud à l'extérieur, plus la différence de température sera importante".
Le couple, elle physicienne, lui, spécialiste de la chimie des matériaux, a passé quelques années à mettre au point le produit. Soutenus par l'incubateur de start-up Unitec et par la Région Aquitaine, ils ont obtenu une aide de 20 000 euros pour fabriquer leurs prototypes.
L'école d'ingénieur où ils ont obtenu leur diplôme, l'ENSCBP, a accepté d'abriter leur premier atelier.
Ils ont lancé la commercialisation en 2020, juste au début de la crise sanitaire après avoir investi dans une machine qui leur permet de percer les ouvertures d'une façon très précise. Ils ne nous diront pas laquelle de crainte d'être copiés.
Un marché plein d'avenir
"Ce qui nous manque aujourd'hui c'est la notoriété. On a besoin de se faire connaître pour se développer en France et à l'international". François Capitaine est confiant. Il vend aux particuliers mais aussi beaucoup aux collectivités.
"Ca les intéresse pour les crèches, les maisons de retraite, les cuisines collectives pour des raisons sanitaires mais aussi sécuritaires car ce sont des parois extrêmement solides conçues en polycarbonate, une matière 800 fois plus résistante que le verre. C'est la matière utilisée pour les cockpit d'avion ou les verres de lunettes".
Nathalie et François proposent toutes sortes de modèles, fixes, coulissants, portes...
"La mienne m'a coûté un peu moins de 200 euros" nous révèle David, l'interne en médecine.
Le couple d'inventeur ne devrait pas avoir trop difficultés à percer le marché. Le fléau du moustique tigre n'est en effet pas prêt de disparaître...
Voir le reportage de Cendrine Albo, Nicolas Pressigout et Robin Nouvelle :